
Créée en 2010 à Rennes, l’agence Esprit Planète est reprise en 2016 par Clément Carbonnel. “ Nous avons réussi à transformer notre marché en tournant le gobelet personnalisé vers l’usage. Notamment en investissant 300 K€ dans une station de lavage, qui nous a permis de laver plus de 4 millions de gobelets depuis le début de l’année 2025, environ 5 millions chaque année depuis 5 ans. Tous les jours, nous expliquons à nos clients, qu’avant d’être recyclé, un objet doit être réutilisé un maximum de fois. Et s’il n’est pas porteur de sens, alors il ne vaut mieux pas en faire », explique le dirigeant.
Viser le zéro déchet
Ce choix stratégique et éthique a permis à la PME de décrocher le marché du Club France aux Jeux Olympique de 2024 et ainsi fournir chaque jour pendant 13 jours plus de 100 000 gobelets réutilisables. « Nous nous sommes adaptés, avons recruté et organisé le travail en 3×8. C’est aussi notre force. » Chaque été, pour répondre à la demande de ses clients, principalement les organisateurs de festivals sur le Grand Ouest, l’équipe monte à une trentaine de personnes, contre 20 le reste de l’année. Parmi les références d’Esprit Planète, citons Festival Solidays, Francofolies, Fondation Louis Vuitton, Vinci, Club France, Accor Arena, CGT, Les Trans, Insee, Live Nation, Cozigou…
« On fait de la communication par l’objet mais on est aussi perçu comme des loueurs de contenants pour des évènements professionnels ou particuliers. » Les mentalités évoluent. « Pour preuve, il y a 15 ans, sur 100 gobelets en circulation dans un festival, 57 % nous étaient retournées. Aujourd’hui, c’est 80%. » Sachant que chaque gobelet coûte environ 2 €, certains festivals comme les Trans Musicales de Rennes font encore mieux en restituant 97 % des gobelets. « Ceux qui sont logotés servent pour l’édition suivante. »
Le marché textile, un marche porteur
Pour autant, depuis quelques mois, l’incertitude politique impacte certaines dépenses et de nombreux festivals ont vu leur modèle mis à mal et leur fréquentation baisser. En 2025, le chiffre d’affaires d’Esprit Planète atteint 2,7 millions d’euros contre 3 millions d’euros un an plus tôt. Convaincu que le marché du vêtement de travail personnalisé constitue un nouveau levier de croissance, la PME vient d’investir 250 000 € dans un atelier textile (sérigraphie et broderie), capable de produire jusqu’à 12 000 impressions/jour. « Le marché des goodies a toujours le vent en poupe. Cependant, il y a un rejet de tout ce qui est inutile ou vraiment gadget comme les balles en mousses ou les petits objets électriques qui ne durent pas. Les entreprises veulent moins de pièces mais de la qualité. On va aller chercher du vêtement de travail de qualité, fabriqué en France, même si par exemple une doudoune sans manche vaut 40 € produite ici contre 17 € en provenance de Chine. On participe, à notre échelle, à la réindustrialisation et on donne du sens aux équipes. Les clients veulent des objets utiles, durables, porteurs de sens, esthétiques, respectueux de l’environnement, avec une traçabilité et une réutilisation maximale. C’est notre conviction, et c’est ce qui guide tous nos investissements industriels”, conclut Clément Carbonnel.
Cette nouvelle capacité industrielle qui renforce son autonomie, et sa maîtrise de la chaîne de valeur, ouvre aussi la voie à Esprit Planète, à de nouvelles perspectives business sur un marché qui représente approximativement entre 50 et 60 millions d’euros rien qu’en Ille-et-Vilaine. En 2030 , elle table sur un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros.