Jérôme Permingeat et Sylvain Flet viennent de reprendre la marque Le Minor. D’abord rachetée dans les années 80 par la Manufacture de Bonneterie Lorientaise, basée à Guidel près de Lorient, elle est reprise en 1987 par la famille Grammatico. Celle-ci a donc cédé le site où sont conçus des marinières et pulls marins.
Dans le petit monde des marinières made in France, Le Minor s’est fait un nom. Créée à Pont-l’Abbé en 1936, à deux pas de Quimper dans le Finistère, elle est devenue une marque de textile emblématique de la Bretagne. En 30 ans, Marie-Christine Grammatico et ses deux frères, Émile et Jean-Luc, ont fait prospérer « ce patrimoine textile authentique », basé sur la marinière et le pull marin écru et bleu marine. Tout est fait à Guidel. Les bonnetières tricotent la laine et le coton qui ont fait le renom de cette entreprise.
Le Minor fabrique marinières, pulls, sweats, cabans… en petites séries – une douzaine à la taille – ou en grandes – une centaine à la taille, selon les besoins, et à la demande des clients. Lorsqu’en 2010, l’entreprise a perdu son contrat avec la Marine nationale, les Grammatico ont rebondi en ouvrant notamment leurs portes à des créateurs. La vente est assurée sur place. Un magasin d’usine est contigu à l’atelier. L’essentiel des produits guidélois est alors vendu à l’export. La principale concurrence, pour Le Minor comme pour d’autres, vient des pays de l’Est et du Portugal.
2018, Le Minor passe aux mains de deux jeunes entrepreneurs
Jérôme Permingeat (31 ans) et Sylvain Flet (32 ans) se sont connus sur les bancs d’une école de commerce et sont venus à la confection par hasard. À la recherche de nœuds papillons élégants et originaux, ils ont décidé, faute d’en trouver, de les confectionner. La marque Le Flageolet naîtra en 2012. Depuis, la gamme s’est développée. C’est en 2016 que Jérôme Permingeat et Sylvain Flet font la connaissance de Le Minor et de Marie-Christine Grammatico. Lorsqu’ils proposent de reprendre la société, celle-ci leur demande de conserver l’emploi -25 à ce jour- et de contribuer à redonner à la marque sa renommée.
L’objectif des deux entrepreneurs est de multiplier par quatre le chiffre d’affaires d’ici à 2022. Actuellement 90 % sont réalisés à l’export. Les deux jeunes créateurs visent désormais la Chine et la Corée ainsi que l’Amérique du Nord. Côté français, Le Minor compte bien retrouver le marché des pulls de la Marine Nationale rompu en 2010 au profit de la Roumanie « à l’époque, avec ce marché, l’entreprise comptait 250 salariés ».
L’entreprise, qui va rouvrir sa boutique à Paris, et créer un site de vente sur internet, va aussi renouveler son parc d’outils de travail et créer des emplois.