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La Région dévoile les premières mesures de son plan breton de résilience sur l’eau

285 millions. C’est le nombre de mètres cube d’eau prélevés en 2020, en Bretagne, pour l’alimentation en eau potable, les besoins  industriels et les besoins agricoles . Depuis 20 ans, ces prélèvements augmentent alors que la ressource diminue sous l’effet du réchauffement climatique.  Afin d’accélérer la prise  de conscience de ce phénomène et anticiper les périodes de sécheresse à venir la Région Bretagne a installé début 2022, l’Assemblée bretonne de l’eau. Celle-ci annonce le démarrage de son « plan breton de résilience » à travers plusieurs actions concrètes,  en coordination et en cohérence avec les plans annoncés simultanément par l’Etat et l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

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Region Bretagne

Quelques  chiffres permettent de mesurer les usages de l’eau  en Bretagne. Il faut tout d’abord distinguer les usages prioritaires dédiés à la production d’eau potable et la préservation des milieux  des usages économiques réservés au transport, l’énergie, l’agriculture, l’industrie  et les loisirs.

La part des prélèvements connus identifiée et recensés par la Banque nationale des prélèvements en eau  et soumis à la redevance  sur l’eau (par l’intermédiaire des agences de l’eau) s’élève, en Bretagne, à 285 millions de m3 d’eau .  77% de ces prélèvements servent  à  l’alimentation en eau potable, 3% aux besoins industriels, et 20% à l’agriculture  ( 14% pour l’abreuvement du bétail et 6% pour l’irrigation). A ce total  s’ajoutent les « petits prélèvements » en deçà de 7 000 m3 par an, non soumis à la redevance, mais qui par effet cumulatif peuvent prendre une part importante dans le profil des prélèvements.

 

17% des prélèvement destinés aux industries et PME

De son côté , le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) estime à 29,8 millions de m3 les prélèvements supplémentaires dans les eaux souterraines, notamment pour l’abreuvement du bétail et les prélèvements particuliers non déclarés (source : chiffres clés de l’eau en Bretagne – Edition 2022 – Observatoire de l’Environnement en Bretagne). Par ailleurs, les volumes prélevés pour la production en eau potable sont affectés, bien sûr, à l’eau potable « domestique », mais aussi à d’autres usages nécessitant un certain niveau de qualité d’eau comme, par exemple, l’industrie agro-alimentaire ou l’agriculture. En tenant compte de ses différentes estimations, la répartition des prélèvements en eau  se répartie comme suit : -45 % sont destinés à l’alimentation en eau potable domestique- c’est de loin le premier usage- 21 % à l’agriculture (abreuvement et irrigation) , 17%  aux industries et PME (industries, commerces, tourisme) et 1% aux canaux. Enfin 9% des prélèvements seraient  le fait  de fuites et 7 % d’origine inconnue.

 

Des prélèvements en hausse notamment pour l’usage agricole

Selon l’observatoire de l’environnement en Bretagne, depuis 20 ans, les prélèvements augmentent légèrement (+7% par rapport à 1999), en particulier pour l’usage agricole (+18% par rapport à 1999). La Bretagne connaît aussi une hausse des prélèvements liés à la production d’eau potable, supérieure à celle enregistrée à l’échelle nationale (+7% contre +1% sur 2013-2018), du fait de l’arrivée de nouveaux habitants. Pour autant, si on s’en tient à la répartition des consommations de l’eau, du fait des taux de restitution différents pour chaque usage, c’est l’agriculture qui représente la part la plus importante du profil des consommations par usage (57%). Au national, ce poids est d’environ 45%.

 

Fin de l’abondance en eau

Au regard de l’ensemble de ces données, « chacun détient une partie des réponses pour faire face à a fin de l’abondance de la ressource en eau, estime les membres de l’Assemblée Bretonne de l’Eau (ABE).  Si les réserves d’eau et les nappes se sont rechargées en Bretagne durant ce printemps, il demeure urgent de donner les moyens à toutes et tous d’être opérationnels le plus vite possible en plaçant la sobriété et la préservation des milieux aquatiques au coeur de la gestion et de la préservation de ce bien commun.

C’est l’ambition du plan breton de résilience qui, au-delà d’une réaction à la crise de 2022, engage les membres de l’ABE pour plusieurs années, avec des actions, évolutives, à court, moyen et long termes. Les premières mesures annoncées, ce mercredi 31 mai,  en lien avec l’État et l’agence de l’eau Loire-Bretagne et les syndicats départementaux de l’eau  sont tout d’abord une campagne de communication à destination du grand public sur le caractère précieux de la ressource en eau .

Elle sera  déployée à l’échelle régionale à partir du 12 juin (les visuels  ci- contre). Viendra ensuite , en octobre 2023 , un débat entre les membres et partenaires de l’ABE sur « les usages de l’eau demain » afin de décider collectivement des usages prioritaires et de prévenir les conflits.  Une  bibliothèque de retours d’expériences favorisant les économies d’eau dans l’habitat, l’industrie, l’agriculture et les collectivités est par ailleurs en cours de réalisation. Enfin,  un appel à initiatives visant à tester des solutions fondées sur la nature, à l’échelle de sous-bassins, pour accroître la rétention de l’eau en restaurant la capacité des sols, du sous-sol et des milieux aquatiques devrait être lancé à l’automne 2023.

Le  plan breton de résilience pour l’eau, décliné en 7 axes, sera soumis aux élus de la Région Bretagne, lors de la session plénière des 29 et 30 juin prochains.

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