Transitions

La Bretagne planifie 64 millions d’euros pour la remise sur les rails du fret ferroviaire

Pour tendre vers la décarbonation des transports, la Bretagne compte multiplier par six son trafic de fret ferroviaire d'ici 2050, pour atteindre 9 millions de tonnes de marchandises transportées sur les rails. Pour ce faire, la Région, l'Etat et SNCF Réseau envisagent un plan d'investissement de 64 millions d'euros ces trois prochaines années.
Philippe Gustin, Préfet de la région Bretagne, Michaël Quernez et Loïc Hénaff, élus de la Région Bretagne, Frédéric Etève, directeur territorial SNCF Réseu et Rémi Cristoforetti ont présenté le plan de développement du fret ferroviaire en Bretagne.

« On passe de 4 millions à 64 millions d’euros d’investissements dédiés au fret ferroviaire entre les Contrats de Plan Etat-Région 2015-2022 et 2023-2027 ! Un bond qui marque la volonté de la Bretagne à préparer le rebond et à atteindre les objectifs de la transition », souligne Philippe Gustin, préfet de la région Bretagne. Un dynamisme étayé par une étude réalisé par la Région Bretagne en 2023 auprès des entreprises de la région et des acteurs de la filière du fret ferroviaire local. Résultat : le potentiel est là !

Multiplier par six le fret ferroviaire

Réunis sur le site de la coopérative Le Gouessant, à Saint-Gérand, lieu hautement symbolique puisqu’il fait circuler, depuis 1984, un train de marchandises par semaine*, les acteurs de la filière fret ferroviaire Bretagne ont détaillé leur plan. « Dès cette année, l’Etat, la Région Bretagne et SNCF réseau vont engager des travaux de rénovation et réhabilitation des infrastructures existantes », commence Loïc Hénaff, conseiller régional délégué à la relocalisation, au fret et à la logistique. « Si le conseil régional s’est doté d’un conseiller dédié, c’est qu’il nourrit des ambitions à la hauteur du défi : multiplier par six le trafic de fret ferroviaire d’ici 2050. »

En la matière, la Bretagne part d’assez loin. Le transport de marchandises en train représente (seulement) 1,4 % des modalités usitées en Bretagne, contre 9% à l’échelle nationale. « Historiquement, la Bretagne s’est dotée d’un réseau routier de qualité, maillé et gratuit, qui concurrence fortement le ferroviaire », constate ledit conseiller. Le fret ferroviaire existant s’est concentré sur le transport de céréales pour l’élevage entre les régions Centre Val de Loire et Bretagne ; un trafic pendulaire qui représente 82% du tonnage du total des marchandises commercialisées via les rails en Bretagne (soit 1,2 million de tonnes chaque année).

Un plan ambitieux

Peut mieux faire donc, et va mieux faire avec le déploiement de ce plan quinquennal (signé normalement en juin, selon Michaël Quernez, Premier vice-président de la Région Bretagne au climat et aux mobilités). Ce dernier prévoit des investissements fléchés sur :
1/ la remise en état des lignes de desserte fine entre Auray-Saint Gérant et Vitré-Gérard, soit 40 millions d’euros de travaux pour 77 km de voies réhabilitées ;
2/ la poursuite des aménagements du Chantier de transport combiné de Rennes (15 millions d’euros) initié par l’entreprise Lahaye Global Logistics avec l’ouverture d’une ligne Rennes-Lille;
3/ la reconnexion des ports de Brest et Lorient au chemin de fer (6 millions d’euros pour recréer l’offre mer + fer) ;
4/ la remise en service d’installations terminales embranchées ou ITE (= les dessertes vers les entreprises connectées au réseau ou dernier kilomètre ferré), estimée à 2 millions d’euros de travaux. Actuellement, sur les 70 ITE existantes en Bretagne, seules 14 sont actives. La marge existante laisse présager du potentiel d’accès à de nouveaux marchés comme celui pressenti des granulats. « L’activité génère 150 millions de tonnes de marchandises transportées chaque année », souligne Loïc Hénaff, assuré de l’intérêt des acteurs de cette filière à se raccorder au ferroviaire.
5/ Enfin, un million d’euros sera fléché sur l’étude et la mise en place d’une gouvernance régionale transversale, « en examinant l’installation d’un Opérateur ferroviaire de proximité. »

Mutualiser, massifier

Pour assurer le succès de ce plan, ses représentants prévoient également de mobiliser les chargeurs ou entreprises autour de deux actions :  la mutualisation des marchandises, ou la capacité de réunir plusieurs typologies de chargements, qui facilitera la massification des marchandises et leur transport sur les rails. « Les entreprises sont prêtes. A nous de réunir et proposer les conditions idoines pour densifier le fret ferroviaire en Bretagne », conclut le conseiller régional dédié.

Une fois déroulée, cette feuille de route conduira vers un plan stratégique à plus long terme, dont la concrétisation passera, notamment, par le rattachement des infrastructures régionales aux réseaux national et européen. Les élus et chefs d’entreprise concerné y croient « dur comme fer », afin de mettre la Bretagne sur la voie de la décarbonation de ses transports.

 

*Selon SNCF réseau, il circule chaque jour en Bretagne 15 trains de marchandises, soit l’équivalent de 750 camions. « C’est aussi 14% de CO2 évités, six fois moins d’énergie dépensée et des risques d’accident nettement diminués« , précise Frédéric Etève, directeur territorial SNCF réseau Bretagne. Concernant le Groupe le Gouessant, ce dernier réceptionne 100 000 tonnes de céréales par an via la ligne de chemin de fer qui relie Auray à son site de Saint-Gérand.

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