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Inscription du craquelin de Haute-Bretagne au patrimoine immatériel de la France

Les Craquelins de la Baie, les Craquelins Bellier, les Craquelins Margely, les Craquelins de Saint-Malo et le Petit Craquelin : ces cinq fabricants bretons tous implantés sur le futur parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude, voient leur savoir-faire leur culture du craquelin inclus au patrimoine immatériel de la France. C’est le résultat d’une démarche entamée depuis 2022 par l’association Cœur Émeraude (qui porte le projet du Parc naturel régional) et de l’association Bretagne Culture Diversité qui nous livrent ici les enjeux d’une telle reconnaissance.

Craquelins de Saint-Malo

Qu’est-ce qu’un craquelin ?

 Biscuit rond et craquant sous la dent, le craquelin fait partie du patrimoine culinaire breton au même titre que les crêpes, les galettes ou le kouign-amann. S’il est le produit de savoir-faire traditionnels bien vivants, il ne reste pourtant plus que cinq fabricants encore en activité aujourd’hui dont le plus important Les craquelins de Saint-Malo.

Les craquelins font partie du patrimoine culinaire et vivant du territoire de la vallée de la Rance et de la Côte d’Emeraude. Ces biscuits au goût unique ont une histoire qui remonte au Moyen-âge. Autrefois appréciés des Terre-Neuvas, qui les emportaient sur leurs bateaux, les craquelins se conservaient des mois dans des toiles de lin.

Aujourd’hui, les fabricants restent fidèles aux savoir-faire et aux recettes ancestrales de craquelins. Il y a une diversité de craquelins, que les consommateurs dégustent au petit-déjeuner, à l’apéritif ou au goûter.

Le patrimoine culturel immatériel, qu’est-ce que c’est ?

En 2003, l’Unesco adopte la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI). Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux objets. Il comprend désormais les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire reconnus et portés par une communauté, un groupe, des individus.

Le patrimoine immatériel est un patrimoine vivant qui se transmet de génération en génération, évolue et se recrée en permanence. Il participe d’un sentiment d’identité et de continuité.

 

Pourquoi inclure les savoir-faire et la culture du craquelin de Haute-Bretagne à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel ?

En 2006, la France a ratifié la Convention pour la sauvegarde du PCI et a mis en place un inventaire national. Avec 109 pratiques immatérielles inscrites (sur 488 au début de l’année 2021), la Bretagne est la deuxième région de France en matière d’éléments inscrits à cet inventaire national. Fest-noz, pardons, savoir-faire de la broderie et de la dentelle, jeux et sports traditionnels, élevage des huîtres de Cancale… autant d’éléments bretons qui figurent à cet inventaire national.

En y inscrivant les savoir-faire du craquelin, il s’agit d’assurer leur transmission et de reconnaître le travail de celles et ceux qui les fabriquent au quotidien. C’est également reconnaître les personnes qui sont attachées à ce biscuit parce qu’il s’inscrit dans leur histoire personnelle, familiale. Avec cette inscription, il s’agit donc bien de sauvegarder et de promouvoir ce produit si unique.

 

Et après cette inscription au patrimoine immatériel, qu’est-ce qui se passe ?

Il convient d’encourager études et recherches universitaires sur l’histoire du craquelin, des craqueliniers et de leur savoir-faire…En parallèle, afin de constituer un fonds documentaire, un appel à documents est envisagé, notamment dans les archives privées. Ce fonds pourra être numérisé et rendu accessible en ligne.

Cette démarche a été initiée par les craqueliniers encore en activité. Une réflexion est en cours pour structurer ces échanges, afin de maintenir les liens établis et poursuivre le travail engagé. Une confrérie pourrait être constituée à cet effet, ouverte aux amateurs, amatrices et passionné·es du craquelin et de son histoire.

Enfin, en lien avec le parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude, il est envisagé de créer un espace muséographique consacré au craquelin, à son histoire, à son savoir-faire et aux outils utilisés. Une réflexion est également amorcée pour travailler avec les lycées hôteliers de la région. Des actions de valorisation et de sensibilisation seront proposées dans le cadre d’évènements à destination du grand public, comme les Journées européennes du patrimoine ou la Semaine du Goût.

À plus long terme, un travail pourrait être engagé entre les craqueliniers et le parc naturel régional quant à l’origine des blés dont la culture pourrait être relocalisée sur le territoire du parc.

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