A compter de ce jour, les industries agroalimentaires françaises sont autorisées à recycler leurs eaux usées traitées. Une autorisation qui ouvre une « petite révolution » dans la consommation de la ressource eau en entreprise, ouvrant un champ important d’économies d’eau, pouvant aller jusqu’à 25% selon les filières d’activités.
Un cadre clair et abouti
« Six mois après la parution du décret initial le 24 janvier 2024, le décret rectificatif et son arrêté d’application donnent enfin un cadre réglementaire clair et abouti pour la réutilisation de l’eau dans les entreprises agroalimentaires. Ces derniers textes ont été publiés ce 9 juillet au Journal Officiel », annonce l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA). « Ce nouveau cadre réglementaire va permettre la réutilisation, c’est-à-dire le recyclage des eaux usées traitées et la récupération de l’eau issue des matières alimentaires (notamment dans le lait), jusque-là non-autorisés en France contrairement à d’autres pays européens », rappelle l’association, , mobilisée depuis des années sur ce sujet.
Une économie estimée à 2.5 millions de m3 d’eau
En Bretagne, les IAA attendaient de longue date cette autorisation. Certaines avaient d’ores et déjà programmé des investissements et plans d’actions pour modifier leur process en fonction. « Aujourd’hui, 28 des plus importants sites agroalimentaires de Bretagne sont prêts à mettre en place la réutilisation de l’eau pour une baisse annuelle des prélèvements estimée à terme à 2,5 millions de m3, soit la consommation annuelle de la ville de Vannes. A moyen terme, les économies d’eau seront majeures pour les entreprises agroalimentaires bretonnes qui mettront en place de la réutilisation : de l’ordre de 20 à 25% de prélèvements en moins, notamment dans les filières lait, viande et légumes. »
55% d’entreprises ont des projets de recyclage d’eau
Déployé en Bretagne depuis quatre ans, le dispositif Ecod’o a permis d’identifier les leviers d’économies d’eau dans les entreprises. « C’est sur le poste de nettoyage que l’impact de la nouvelle réglementation sera à la fois le plus massif et le plus rapide : il mobilise 43% des prélèvements de l’eau des entreprises du secteur et ne pouvait jusqu’ici s’effectuer qu’avec de l’eau potable issue du milieu naturel. Aujourd’hui, cette eau potable pourra être substituée par une eau réutilisée présentant les caractéristiques sanitaires de l’eau potable, sans pour autant venir du milieu nature. 55% des entreprises agroalimentaires bretonnes ont actuellement des projets de recyclage de l’eau« , complète l’ABEA, membre fondateur et actif d’Ecod’O.
