Transitions

Climat. La Bretagne se donne les moyens d’accélérer la production d’énergies renouvelables

Bien qu’en très légère baisse depuis 10 ans (-7% par habitant), la consommation d’énergie en Bretagne n’a pas atteint l’objectif que s’était fixé le Sraddet* en 2020 à savoir 66,4 TW. Au lieu de cela les Bretons ont consommé 79 TW (térawattheure) issus à 42% des produits pétroliers et 17 % du gaz. L’énergie électrique représente pour sa part 27 % de la consommation et le bois 6%. Si la France veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et être le premier grand pays industriel à s’affranchir des énergies fossiles, la région va devoir prendre sa part. C’est dans ce sens que l’Etat et la Région Bretagne, en partenariat avec l’Ademe ont installé ce mardi 28 novembre à Rennes, le Comité Régional de l’Energie. Collectivités, producteurs et fournisseurs d’énergies, représentants du monde économique, personnalités qualifiées…Au global, 45 organisations sont mobilisées. Objectifs : faciliter le déploiement des énergies renouvelables et préparer la future programmation annuelle de l’énergie en Bretagne d’ici l’été 2024.
V.Maignant
En partenariat avec l’ADEME, l’État et la Région Bretagne ont réuni ce mardi plus de 225 représentants de collectivités (élus & techniciens), acteurs des transitions et responsables d’associations, lors de la Conférence bretonne de la transition énergétique (CBTE).

« Il faut une démarche globale de coordination et de coopération pour avancer et décarboner notre économie et plus globalement notre société. Cette démarche soit s’opérer à tous les niveaux, des Nations Unis jusqu’à la commune, indique Loïg Chesnais Girard, président de la Région Bretagne. C’est cette méthode que nous portons depuis 2010 lorsque nous avons lancé le Pacte électrique breton. A l’époque, le climat n’était pas le sujet. Il s’agissait de préserver les capacités de production d’énergie, ici en Bretagne, et développer les énergies renouvelables. Aujourd’hui, le défi climatique nous oblige à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et donc privilégier la sobriété et la sortie des énergies fossiles. Nous sommes sur la bonne voie, avec une diminution de 2% de la consommation depuis 2012, -7% rapporté au nombre d’habitants (celui-ci augmentant chaque année). »

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale régionale va grimper à 25%

Parmi les autres tendance mis à jour par l’observatoire de l’environnement économique on relève que la consommation d’énergie est le fait principalement des secteurs du résidentiel-tertiaire (40%) et des transports (35%). Par ailleurs, issue à 84 % de ressources renouvelables, la production d’énergie en Bretagne couvre 19% de la consommation finale régionale en 2021.  « En mars 2024, lorsque le parc éolien en mer de Saint-Brieuc sera opérationnel à 100%, la part de la production d’énergie renouvelable en Bretagne couvrira, à minima, 25 % de la consommation finale régionale.    L’installation des turbines touche à sa fin avec, à terme, une puissance de 500 MW soit la consommation d’une ville comme Rennes. » Parallèlement, les candidats à l’AO5 (Bretagne sud) ont candidaté en octobre et la réponse de la Commission de Régulation de l’Energie est attendue au printemps. « C’est potentiellement 500 MW supplémentaires et à la clé des milliers d’emploi. », précise Loïg Chesnais-Girard.

 

Autre tendance de fonds : le bois reste la 1re énergie renouvelable en Bretagne et représente 40% du mix de production. « La moitié des maisons individuelles bretonnes sont équipées au chauffage bois. Une évolution se dessine au niveau des équipements : les appareils à granulés sont en forte croissance (évolution de 3 à 23 % de taux d’équipement en 10 ans), au détriment des appareils à bûches, qui continuent cependant d’être majoritaires (évolution de 97 à 77 % de taux d’équipement entre 2013 et 2022).

 

Diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040

Si ces chiffres ont très encourageants, ils ne suffiront pas à atteindre la neutralité carbone à l’l’horizon 2050 fixée par la loi sur l’énergie et la stratégie nationale bas carbone. « Notre objectif est de diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040 par rapport à 2015. »  Outre la production en hausse d’énergies renouvelables, l’atteinte de cet objectif passe par une réduction importante des consommations (-35% en 2040 par rapport à 2015). « La sobriété est le premier pilier de notre stratégie. Viennent ensuite la sécurisation de l’approvisionnement énergétique, alors que la guerre en Ukraine a une fois de plus mis l’accent sur certaines fragilités comme notre dépendance au gaz russe, la construction d’un nouveau mix énergétique décarboné mais aussi l’adaptation au changement climatique », poursuit Philippe Gustin, Préfet de région Bretagne.

 

Mise en place du Comité Régional de l’Energie

Pour renforcer ces dynamiques, la 25e conférence bretonne de la transition énergétique qui s’est tenue ce mardi 28 novembre prend un caractère plus formel, en application de la loi. Le comité régional de l’énergie a ainsi été officiellement installé. Il regroupe 45 représentants issus des différentes sphères d’acteurs de la CBTE et rendra des avis formels sur un certain nombre de sujets, notamment sur la cartographie des zones prioritaires d’accélération des ENR identifiées par les communes. « Le CRE constitue une garantie de prise en compte des territoires, indispensable à l’acceptabilité sociale, et acteurs concernés dans les choix faits pour l’avenir de la Bretagne. «, conclut Philippe Gustin. Se réunissant au sein de la CBTE, ce comité a pour mission de faciliter l’accélération de la production d’énergies renouvelables et de préparer la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en Bretagne.

 

* Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires

 

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