Les chiffres 2023 de l’entreprise trégoroise Œuf d’Armor parlent d’eux-mêmes : 80 millions d’œufs commercialisés sous les marques Keryann, la Croix Verte et les œufs d’Erwan, un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros et 35 collaborateurs. « Leur success story est devenu un exemple pour la profession et mérite ce prix de la performance entrepreneuriale. », déclare Mélanie Vilboux, directrice des marchés des Professionnels et de l’Agriculture à la BPGO. Sur 110 ha dont 50 ha de parcours, le cheptel en propre s’élève à 242 000 poules. L’entreprise dispose de 14 bâtiments et d’un centre de conditionnement automatisé et robotisé dimensionné pour absorber 110 millions d’œufs par an, ceux de la ferme mais aussi d’autres fournisseurs. Des œufs qui sont commercialisés pour un peu plus de 60% d’entre eux par la grande distribution.
Le virage des oeufs alternatifs
Cette performance tient dans des choix stratégiques. Dès leur installation en 2012, les deux frères ont pris le le virage des œufs « alternatifs » (au sol, plein air, bio) « à contre-courant des choix de la filière française qui continuait, à l’époque, à se cantonner à la production d’œufs issus de poules en cages ». L’envolée de l’alternatif, plébiscitée par les consommateurs, leur a donné raison. « Dans les années 2010, notre père vendait de moins en moins ses œufs produits en cage, et de plus en plus les œufs bio qu’il achetait à un confrère. Comme il hésitait à réinvestir dans son outil, nous lui avons proposé de repartir avec lui. » raconte Sébastien. Ingénieurs de formation et alors salariés de l’agroalimentaire, ils se lancent dans la métamorphose de l’affaire familiale, à coups d’investissements et de reprises de sites existants. « Tout ne s’est pas fait en un jour. Les obstacles, sur fond de crises sanitaires, ont été nombreux. » L’élevage en cage a définitivement disparu, pour faire place à des poulaillers au sol, plein air et bio. Avec leur père, retraité mais toujours présent, les jumeaux forment un trio de choc. « Nous étions dans le bon tempo. Nous répondions à la demande du marché au bon moment. Cela nous a ouvert directement les portes de la grande distribution », conclut Sébastien, lauréat du 2e prix de la performance Entrepreneuriale décerné par la BGO.
Le premier prix revient aux pépinières Rouxel, installées à Plessala et créées en 1979 par Christian et Jean-Louis Rouxel. Dirigées depuis 2020 par Myriam Rouxel, fille et nièce des fondateurs, l’entreprise cultive 12,5 hectares dont 2,5 hectares sous serres. Avec plus de 1 600 références, son activité réside dans la production, la vente et le négoce de plantes d’extérieur qu’elle écoule pour les trois quart auprès de professionnels (jardineries, collectivités, pépinières …). En progression constante , son chiffre d’affaires s’est élevé à 1,3 million d’euros en 2022.
