Croissance

Concarneau (29). Sortie de crise avec le projet Zone Libre à la brasserie Tri Martolod

Un prêt garanti par les clients ! L'expression et l'intention sont signées par Mickaël Le Breton, gérant de la brasserie coopérative Tri Martolod, à Concarneau. Pour se relever de la crise sanitaire et économique qui a stoppé net l'activité de la brasserie coopérative, ses salariés-adhérents ont décidé de se lancer dans un projet d'agrandissement, soutenu par une campagne de financement participatif. Baptisé Zone Libre, ce projet verra la construction d'une extension de 150 m2 pour y abriter un espace dédié à l'accueil des clients et l'organisation d'événements festifs et culturels. 

L'équipe d'associés salariés à la brasserie coopérative Tri Martolod, à Concarneau
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L'équipe d'associés salariés à la brasserie coopérative Tri Martolod, à Concarneau

Aux douze coups de minuit ce 14 mars 2020, qui sonnaient la fermeture imposée des bars, restaurants et commerces de proximité, les cuves de la brasserie Tri Martolod étaient pleines des hectolitres de bière qui auraient dû être distribués cet été, dans les différents festivals bretons. « Nous avions des centaines de fûts en stock et venions de recruter les 3 saisonniers qui nous épaulent chaque année pour pallier la suractivité qui rythment notre quotidien de mars à septembre« , raconte Mickaël Le Breton, gérant de la société coopérative de production, structure juridique choisie pour diriger la brasserie finistérienne. Durant cette période (normalement) propice aux fêtes et aux rassemblements, la brasserie locale réalise 70% de son chiffre d’affaires.

Aucun fût de bière de vendu

« Mais cette année, on a pris le bouillon. » Entre le 14 mars et le 2 juin, date de réouverture des bars et restaurants, la brasserie n’a pu vendre aucun fût de bière, qui représente pourtant plus de 70% de son stock. Volontairement éloignée des intermédiaires et du réseau GMS, la brasserie Tri Martolod privilégie la vente directe aux bars, restaurants, épiceries locales et festivals régionaux pour écouler, en année normale, quelque 400 000 litres de bières et réaliser un chiffre d’affaires proche du 1,5 million d’euros.

Cette année, il devrait repasser sous la barre du million d’euros, selon les prévisions. « On a juste sauvé les meubles en créant un circuit de livraison de bouteilles à domicile et en développant la vente en ligne. Mais ce n’était pas suffisant… On a donc sollicité le chômage partiel pour les 16 salariés que nous sommes et souscrit un prêt garanti par l’Etat de 150 000 euros pour pouvoir passer l’hiver prochain. Si on peut, on n’y touchera pas et ce sera mieux comme ça », espère Mickaël.

« Vivre debout plutôt qu’à genoux »

D’esprit combattive et pragmatique, l’équipe Tri Martolod a décidé de « vivre debout plutôt qu’à genoux » et, au lieu d’attendre que des jours meilleurs arrivent, a préféré les provoquer. Têtes baissées et motivées, les adhérents de la Scop se sont lancés dans un projet de développement pour surpasser la crise sanitaire et économique qui les a touchés de plein fouet, et assurer l’avenir de la brasserie concarnoise.

Baptisé Zone libre, ce projet prévoit la construction d’une extension du bâtiment, d’une surface de 150 m2, dans lesquels seront installés une scène pour concert ou expo, un bar, un espace de petite restauration, le tout coiffé d’un toit terrasse. L’objectif : aménager un espace dédié à l’organisation d’événements festifs et artistiques, à l’accueil convivial de clients, à la mixité bière et culture. « Cela fait partie de notre ADN. Chaque année, nous organisons plusieurs événements festifs et culturels, des concerts principalement, au coeur de la brasserie. Avec la Zone Libre, nous disposerons d’un lieu dédié« , se réjouit Mickaël Le Breton, qui prévoit également la location de cet espace aux associations locales pour promouvoir « une politique culturelle de circuit-court ».

Des contreparties à consommer sur place

Comptant sur un vivier de clients fidèles, les brasseurs militants ont donc lancé une campagne de financement participatif ou crowdfunding sur la plateforme régionale Kengo, pour financer ce projet. Objectif à atteindre : 250 000 € avant le 8 septembre, « dont 40 000 € de TVA« , modère aussitôt Mickaël Le Breton. Pour ne pas se mettre la pression, les brasseurs ont décidé de la pré-vendre : les contreparties promises se transformeront en effet en verres à consommer sur place, au bar de la future Zone libre. « Le projet est chiffré à 193 000 €. Mais plutôt que de faire un prêt et vivre cette aventure avec les banques, nous préférons évidemment la vivre avec nos copains, fournisseurs, partenaires et clients fidèles. » A bons entendeurs…

Voir le site de la brasserie Tri Martolod

Découvrir le projet d’extension Zone Libre

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