
Quasiment inexistante avant 1990, la délégation de service public (DSP) des centres aquatiques est désormais retenue par la quasi-totalité des nouveaux centres aquatiques. Ce mode de gestion concerne environ la moitié de la totalité des 3 600 piscines françaises. « C’est un marché en pleine expansion, car aujourd’hui, les collectivités préfèrent externaliser pour ne plus supporter le risque pénal, la gestion RH des agents et surtout les crises énergétiques. Cela durera tant qu’elles auront l’obligation d’apprendre à nager aux enfants », explique Vincent Malinge, fondateur d’Oiikos en 2020. Ils sont 7 opérateurs à l’échelle nationale dont le Breton Oiikos, « le 2e plus petit opérateur ». Après cinq ans d’existence, il gère 7 sites répartis sur toute la façade Atlantique dont deux en Bretagne : Aquabain, le centre aquatique de Bain-de-Bretagne où se situe le siège de l’entreprise et Treziroise dans le Finistère. « En 2025, nous espérons obtenir la délégation de service public du centre aquatique de Janzé (35). » L’ensemble des sites accueille 800 000 usagers à l’année, 30 000 pour le plus petit et 230 000 pour le plus gros.
La qualité plutôt que le volume
L’entreprise emploie 134 salariés (maitres-nageurs, agents de service, agents d’entretien) dont une petite dizaine en charge du management, des finances et de la communication. Le chiffre d’affaires atteint 10 millions d’euros et devrait encore grossir en 2025 avec l’arrivée de nouveaux centres aquatiques dans son escarcelle. « Nous n’irons pas au-delà de 10 sites, car je ne veux pas subir un effet de seuil, avoir à doublonner toute l’équipe encadrante et donc rechercher, sous la pression financière, une dizaine de nouveaux sites pour être à l’équilibre. Aujourd’hui, on se porte bien tout en rémunérant mieux que la moyenne des autres opérateurs nos salariés. On leur propose des conditions de travail en adéquation avec leurs aspirations comme des jours de repos fixe. C’est aujourd’hui indispensable pour attirer des jeunes, notamment des maîtres-nageurs qui déboursent 10 K€ pour leur diplôme ou des agents de nettoyage qui se font de plus en plus rares depuis la crise Covid. Résultat : nous sommes souvent les plus chers. Notre axe de développement ne reposant pas sur le volume mais sur la qualité », conclut Vincent Malinge qui s’apprête à renouveler certaines délégations de service public dont la durée de 5 ans arrive à son terme.