
Le projet ABR a été lancé en janvier 2022, sur le site de La Janais, près de Rennes, lieu historique de l’industrie automobile. « Si on parvient à réutiliser des batteries usagées pour créer des solutions de stockage d’énergie, alors on améliorera considérablement le bilan carbone des batteries, en repoussant la date de leur mise au rebut et en répondant au problème d’intermittence de production des énergies renouvelables. », indique la Région Bretagne , principal financeur de ce projet ambitieux d’un coût total de 1 M€. La collectivité régionale apporte une aide de plus de 400 000€ sur deux ans, au côté de Quimper Bretagne occidentale (50 000 €) et de Rennes Métropole (39 000 €).
Entech, chef de file
L’objectif d’ ABR est de faire émerger une filière innovante de recyclage en Bretagne. Chef de file du projet : Entech. Fondée en 2016 à Quimper (29), l’entreprise s’est, en moins de dix ans, hissée parmi les leaders européens spécialisés dans la conversion, le stockage et le pilotage intelligent d’énergies renouvelables. « La 2nde vie des batteries de véhicules électriques pourrait représenter un immense marché, mais de nombreux freins restent à lever pour que ce marché soit viable économiquement, souligne Chritopher Franquet, PDG. Entech fait partie des acteurs capables de mettre au point les nouvelles technologies qui rendront possible l’essor de cette filière. Les batteries 2nde vie disponibles en 2030 pourraient atteindre une capacité de 140 GWh.
Stellantis, Talendi et l’UBS , partenaires
Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Opel…) fournira les packs de batterie en seconde vie et assure la formation en matière de sécurité. Enfin, Talendi, entreprise adaptée de 600 collaborateurs, est chargée du démantèlement des batteries proprement dites, et travaille sur un prototype d’armoire de stockage d’énergie. ABR accueille aussi l’Université de Bretagne Sud (IRDL, Institut de recherche Dupuy de Lôme, Lorient). Ses équipes sont chargés de mettre au point les systèmes de diagnostic des batteries et les algorithmes de leurs « jumeaux numériques », nécessaires à un autre type de stockage.
« Les retombées économiques sont estimées à plusieurs millions d’euros », estime la Région . De fait, le marché du véhicule électrique devrait continuer à progresser dans les années à venir, avec une offre toujours plus large des fabricants et la démocratisation des bornes de recharge sur le territoire. Plusieurs scénarios s’accordent sur cette tendance à l’augmentation de la mobilité électrique, qui pourrait représenter 80% du marché européen d’ici à 2050. Cet essor des véhicules électriques doit s’accompagner d’une réflexion sur la fin de vie des batteries. « Or, si la durée de vie en mobilité d’une batterie Lithium-Ion est d’environ 12 ans, elle conserve ensuite jusqu’à 75% de sa capacité de stockage pour une utilisation stationnaire. », conclut Christopher Franquet.