
Entre 2012 et 2022, la part d’immigrés dans les actifs en emploi est passée de 3,0 % à 5,0 % en Bretagne, soit une hausse de 2,0 points. Même si elle a augmenté dans tous les secteurs d’activité, la hausse est particulièrement sensible dans le secteur de l’agroalimentaire avec un gain de 4,3 points, soit 2,3 points de plus que l’évolution moyenne régionale. « Dans ce secteur, le métier le plus exercé par un travailleur immigré est celui d’ouvrier peu qualifié », indique l’Insee dans son enquête parue ce mardi 23 septembre.
Rennes concentre 36% des travailleurs immigrés
La répartition des travailleurs d’origine étrangère n’est pas homogène indique cette étude. Près de la moitié des immigrés en emploi vivent et travaillent dans quatre zones d’emploi : Rennes, Carhaix, Lamballe et Pontivy. La capitale bretonne concentre à elle seule 36 % des immigrés au travail. À Rennes, ils viennent surtout d’Afrique, et près d’un sur deux est diplômé du supérieur. Dans les zones rurales, le profil est différent : à Carhaix, Lamballe ou Pontivy, la main-d’œuvre immigrée est majoritairement d’origine européenne. Elle travaille souvent dans l’agriculture et l’agroalimentaire, par exemple dans les abattoirs, sur des postes saisonniers ou peu qualifiés.
Métiers en tension et peu qualifiés
Les chiffres de l’Insee le démontre, certains secteurs font davantage appel aux immigrés que d’autres. L’hébergement-restauration, la construction, l’agroalimentaire et l’intérim comptent chacun 8 à 10 % de main-d’œuvre immigrée. La plupart des 15 principaux métiers exercés par des immigrés sont non qualifiés ou issus de secteurs en tension. C’est le cas des ouvriers peu qualifiés de l’agroalimentaire mais aussi des ouvriers du nettoyage, des ouvriers peu qualifié du gros œuvre du bâtiment. Ils peuvent aussi répondre à un manque de main-d’œuvre (aide-soignant, ingénieur et cadre d’études en développement informatique…)
Les immigrés sont plus souvent concernés par la précarité. Les personnes arrivées récemment sont particulièrement touchées : 39 % occupent un emploi non qualifié, même si elles sont proportionnellement plus diplômées. Enfin, les immigrés accèdent plus difficilement à l’emploi. Seuls 67 % des 25-54 ans travaillent, contre 86 % des non-immigrés. Les femmes, surtout celles avec enfants, sont les plus exposées au chômage ou à l’inactivité. « Au-delà de la possible barrière de la langue, le manque de reconnaissance des qualifications obtenues à l’étranger, l’absence de réseau familial ou social sur place ou encore les discriminations ressenties à l’embauche sont autant d’obstacles vers l’accès à l’emploi » remarque l’Insee.