Croissance

Bretagne. Avec un budget de 1,726 milliard d’euros, le président de la Région entend « protéger, agir, transformer »

En hausse de 3,2 %, le budget primitif 2022 de la Région s’élève à 1,726 milliard d’euros. Plus de 41% sont consacrés à l’éducation et à la formation, un peu moins de 23% aux transports et près de 11% à l’innovation, l’économie, l’agriculture et la mer. Pour Loïg Chesnais-Girard, Président du Conseil régional, il s’agit avant tout de protéger les bretons les plus fragiles, réduire les fractures et transformer sur le long terme la Bretagne, avec des activités de moins en moins carbonés. Ce budget sera débattu en session plénière les 24 et 25 février prochains.

De g à d : Paul Molac, conseiller régional, Loîg Chesnais-Girard, Président de la Région et Stéphane Perrin, Vice président aux finances
De g à d : Paul Molac, conseiller régional, Loîg Chesnais-Girard, Président de la Région et Stéphane Perrin, Vice président aux finances

Protéger, agir transformer, c’est en résumé les enjeux de ce budget primitif de la Région Bretagne pour l’année 2022. « Alors que 10,8% de la population bretonne vit sous le seuil de pauvreté (1067 € brut/mois), j’entends protéger les plus fragiles, déclare Loïg Chesnais-Girard. Concrètement ça passe, par exemple, par une tarification unique et sociale de la cantine dans les 115 lycées publics bretons, dégressive selon les revenus des familles. Par la mise en place aussi d’une tarification solidaire dans les transports. »  Cette protection des plus précaires passent aussi par des actions dans la formation, l’insertion, le logement ou encore l’accès au numérique.  Elles se déploient en partie via le dispositif « Bien vivre partout en Bretagne » déjà expérimenté en 2021 est reconduit en 2022 à hauteur de 36 millions d’euros versés aux 60 intercommunalités.

Un contrat de plan Etat région de 975 M € (2021-2027)

Ce budget marque aussi l’entrée en vigueur du contrat de plan Etat -Région à hauteur de 975 millions d’euros sur 6 ans (2021-2027). Il s’agit d’une effort financier partagé entre l’Etat (48%) et la collectivité (52%). « Certains pensent qu’il aurait fallu attendre et essayer d’obtenir plus.  Pour ma part, je pense qu’un contrat se signe quand on estime que c’est le bon moment. L’engagement de l’Etat, dont on ne sait pas ce qu’il sera après les élections, représente ici un mois d’investissement supplémentaires pour la Bretagne. Ce n’est pas rien, c’est pourquoi j’ai décidé de les prendre. » Tout financements confondus, le volet consacré à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation bénéficie à lui seul d’une enveloppe de 400 millions d’euros. C’est la priorité de ce contrat de plan Etat-Région et cela passera par la rénovation de nombreux bâtiments et des évolutions dans l’enseignement supérieur. L’importance de la mer et des activités qui en découlent est pour la première fois reconnu.  L’Etat porte sa contribution à 34,5 M€, en faveur de projets pour le développement des EMR, la modernisation des ports et flottes bretons.

 

 620 M€ d’investissement soit 40% du budget

« Les fondamentaux de la Région restent bons, estime pour sa part, Stéphane Perrin, Vice-président aux finances. Nous avons absorbé le choc subi pendant la période du Covid et on revient dans la trajectoire qui avait été dessinée au préalable. La Région reste le premier investisseur public en Bretagne avec 620 millions d’euros accordé à l’investissement, soit 40% du budget. » Outre la rénovation massive des lycées et bâtiments universitaires en particulier sur le plan thermique, ces investissements iront aussi dans le renouvellement des cars, trains et bateaux en privilégiant les véhicules décarbonés.

 

Infographie : répartition du budget par mission

 

Evaluation des politiques régionales sur l’environnement

« Pour la première fois nous allons évaluer l’impact de nos différentes politiques régionales sur l’environnement poursuit, Stéphane Perrin. Une vingtaine de programmes soit un tiers du budget va être concerné. Nous sommes une des rares régions en Europe à s’être engées dans ce processus. Il ne s’agit pas seulement de mettre des pastilles vertes sur nos programmes, il s’agit surtout de préserver notre capacité à emprunter. En effet, demain, les collectivités qui ne seront pas en mesure de présenter, devant les institutions financières des résultats tangibles de leurs actions en faveur de la transition écologique, auront du mal à obtenir des prêts. » Au global les frais de structure représentent 2,4 % du budget primitif soit 41,5 millions d’euros, un montant en hausse de 2%.  La dette de la Région au 1er janvier 2022 s’élève pour sa part à 1,423 milliard d’euros, un montant qui grossit de 200 millions d’euros cette année, alors que l’annuité de la dette est d’environ 90 millions d’euros.

 

Les langues régionales, un budget en hausse de 16%

L’autre spécificité de ce budget concerne les langues régionales. « Nous sommes à une période charnière se réjouit Paul Molac, conseiller régional. L’adoption de la convention spécifique sur les langues de Bretagne que nous avons obtenue auprès de l’Etat marque une avancée majeure dans la reconnaissance du breton et du gallo. » Concrètement, avec un budget en hausse de 16% (+,3 M€), l’objectif est d’accroître le nombre d’enseignant bilingue français-breton dans le premier degré. « D’ici 2027, nous espérons avoir 50% de postes bilingue au concours d’entrée. Pour ce faire, nous allons créer une classe préparatoire post bac au professorat des écoles, ouvert à tous. Ceux qui ne parleront pas le breton feront une année supplémentaire. 25 places vont être ouvertes à la rentrée prochaine. A terme, nous visons la cinquantaine. » Aujourd’hui, l’enseignement en breton concerne 19 000 élèves, en 2027 il pourrait en concerner 30 000.

 

 

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