D’abord ciblée sur le soutien à la création innovante, Bretagne Jeunes Entreprises (BJE) s’est progressivement repositionnée sur l’accompagnement des entreprises en phase de reprise-transmission ou de développement. Cette nouvelle stratégie se traduit, aujourd’hui, par un changement de nom : BJE devient Breizh Invest PME, et une nouvelle équipe dirigeante est à la manœuvre.
« Il y a encore une dizaine d’années, nous n’avions pas d’outils pour investir dans les startups. Aujourd’hui la situation a changé. Le nombre de dispositif régionaux en faveur des entreprises innovantes s’est multiplié, nous avons donc décidé de donner une nouvelle orientation à BJE. Et un nouveau nom : Breizh Invest PME », indique Marc Brière, à la tête de la gouvernance de ce fond régional porté par la Région Bretagne, Bpifrance, et 4 établissements bancaires*. Son ambition est d’intervenir en fonds propres pour consolider les projets de transmission des PME bretonnes, industrielles de préférence, qui réalise plus d’1 million d’euros de chiffre d’affaires.
6 à 7 prises de participation chaque année
« Un certain nombre de projets de transmission d’entreprise n’aboutissent pas faute de fonds propres, poursuit Martin Meyrier, Vice-Président de la Région Bretagne. Notre objectif est d’intervenir avec des tickets d’entrée allant jusqu’à 400 000 euros, afin de produire un effet levier, sécurisant et facilitant l’accompagnement bancaire. La moyenne se situera aux alentours de 250 000 euros. Nous espérons réaliser 6 à 7 prises de participation par an ». Breizh Invest PME vient compléter la palette des dispositifs régionaux d’aides à la reprise-transmission tels que le fonds BRIT ou le Contrat de développement transmission (CDT) proposé avec Bpifrance. Il vise surtout à conforter les centres de décision des PME sur le territoire Breton et ainsi maintenir les emplois.
Un fonds « complaisant »
« La prise de participation au capital, assortis éventuellement d’obligations convertibles doit dans tous les cas permettre au repreneur de rester majoritaire, reprend Marc Brière. Cet outil a vocation à être rentable à moyen terme, mais nous ne sommes en aucun cas un fonds financier avec une échéance de sortie à cinq ans. Nous sommes un fonds propre complaisant qui de surcroit facilite l’octroi d’aides bancaires complémentaires ». Le Président de Breizh Invest PME reconnait qu’avec cette nouvelle stratégie, le TRI devrait être supérieur de l’ordre de 10% au lieu de 4% précédemment. Par ailleurs Président du Directoire d’Arkéa Capital, Marc Brière reconnait également que les banques interviennent généralement avec des tickets d’entrée à plus d’1 million d’euros. « En dessous ce n’est pas rentable ».
Vikim Diffusion à Dinan , tout premier bénéficiaire
« Nous avons une dizaine de dossiers dans les tuyaux, assure Mathieu Bourdais, Directeur exécutif de Breizh Invest PME. Tous n’aboutiront pas mais depuis 6 mois nous en avons signé 4 dont Vikim Diffusion à Plérin ». Cette prise de participation aux côtés de Ouest-Croissance a facilité la reprise par Isabelle et Thomas Villeneuve. Vikim Diffusion assemble et commercialise des accessoires de rasage, notamment des blaireaux, sous les marques Plisson, pour les boutiques spécialisées et l’univers du luxe, ou La Maison du Barbier, pour la GMS. Employant une dizaine de personnes, elle réalise un chiffre d’affaires de près de 2 M€. Parmi les dernières entrées en capital de Breizh Invest PME, citons également Spectaculaires à Saint-Thurial (35), Prolann-SRMP à Rospez (22), Algo Paint à Vern-sur-Seiche (35) ou encore La thermodynamique de Bretagne à Clohars-Carnoët (29) .
*Doté d’un capital de 7,7 M€, Breizh Invest PME (BIP) peut s’appuyer sur un actionnariat stable depuis la création de BJE en 2003 : la Région Bretagne (26,8 %), Bpifrance (23,2 %) et 4 établissements bancaires
régionaux Caisse d’Épargne, Arkéa, Banque Populaire Grand Ouest et Crédit Agricole (12,5 % chacun).t
Contact : mathieu.bourdais@brezizh-invest-pme.bzh