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Breier ou la plongée dans le monde aquatique de la performance

Moins de dix marques existent dans le monde. Une est vannetaise et tient en six lettres : Breier. Spécialisée dans les palmes haut-de-gamme, l'entreprise Breier fabrique des palmes et monopalmes en matériaux composites. Souples et performantes, solides et résistantes, ces extensions chaussent les athlètes et autres experts de sports et loisirs aquatiques du monde entier. A la tête de l'entreprise depuis juin 2021, Jean-Philippe Robert poursuit le développement de cette marque made in France qui exporte jusqu'en Chine.
MD
Jean-Philippe Robert dirige l'entreprise Breier depuis juin 2021.

A quelques brasses des Fêtes de fin d’année, les petits lutins s’activent dans les ateliers Breier pour préparer et livrer à temps les cadeaux palmés fabriqués en matériaux composites et sur-mesure pour les adeptes de la plongée. Installée à Vannes, l’entreprise spécialiste des palmes haut-de-gamme équipe les champions de la plongée et de l’apnée, les nageurs expérimentés, les chasseurs sous-marins, mais aussi des sportifs dans des disciplines moins connues comme le rugby et le hockey subaquatique, le tir sur cible, la plongée sportive. L’entreprise exporte 60% de sa production. « La majorité des équipes nationales de hockey subaquatique sont équipées de nos palmes », souligne modestement Jean-Philippe Robert, qui dirige cette TPE depuis le 1er juin 2021.

L’innovation composite

Créée en 1995 par Eric Breier, nageur engagé dans des compétitions et shaper à ses heures, innove en réalisant ses propres palmes à partir de plaques en fibre de verre déclivées, c’est-à-dire assouplies. Dès 1997, il étoffe la technique en utilisant des fibres pré-imprégnées de carbone, celles utilisées dans l’aérospatiale notamment. Les performances atteintes sont vite enviées et l’innovation est saluée par l’Agence pour la Promotion de la Création Industrielle. En 2000, Eric Breier installe son atelier en pays vannetais pour « profiter de l’expertise locale en matériaux composites » et lancer une production manuelle rendue exponentielle à l’échelle de l’atelier.

Aujourd’hui, Breier sort 1500 paires de palmes et monopalmes par an, ainsi que des produits annexes tels que des chaussons, des protèges-bouche, des crosses et des tubas. « Nous renouons avec le niveau d’activité d’avant la crise covid », précise Jean-Philippe Robert. Les confinements ayant entrainé la fermeture des piscines et la suspension des compétition, l’activité de Breier avait alors chuté de moitié. En 2022, la TPE vannetaise, qui emploie quatre personnes (dont deux à la production), remonte la pente à plus de 300 000 euros de chiffre d’affaires réalisé. Tournées en majorité vers l’international, les vente ont repris vers la Nouvelle-Zélande, « pays de chasseurs sous marins« , l’Australie, les Etats-Unis et la Chine où l’apnée est plébiscitée. En France, Breier vend directement via son site internet ou chez des distributeurs spécialisés.

Déploiement commercial

En 2024, pour développer l’activité, Jean-Philippe Robert déploiera une force commerciale directement auprès des clubs sportifs. « Nous proposons des produits spécifiques, réalisables sur-mesure pour des pratiquants réguliers et assidus. L’objectif est donc d’aller les voir pour leur présenter la gamme et tester », explique le chef d’entreprise dont l’expertise en stratégie commerciale est confortée par ses expériences à la direction de marques internationales. Passé par des maisons renommées telles que New Balance ou Crocs, Jean-Philippe Robert cherchait « une boite à racheter qui évolue dans la production et si possible le sport. » L’entreprise Breier, que son fondateur cédait pour cause de départ à la retraite, cochait toutes ces cases, plus celle d’être installée en Bretagne, sa terre natale.

Depuis un an et demi qu’il est aux manettes, Jean-Philippe Robert a hissé l’expertise de l’entreprise au rang de Patrimoine vivant (Breier est labellisée depuis un an), puis l’a inscrite au salon du Made in France, d’où il revient avec de bons contacts et des commandes à venir. Prochain projet sur la liste : la construction d’un nouveau bâtiment, plus adapté et modernisé. « Nous sommes à l’étroit ici et sans espace dédié à un showroom« , concède le dirigeant qui a donc trouvé un terrain du côté de Saint-Avé. Le déménagement est prévu dans un an, suivi de recrutements afin d’accompagner une croissance annoncée.

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