Créée en 2019, Agriodor développe des parfums sous forme de granules à base de kairomones (attractifs) ou d’allomones (répulsifs) qui modifient le comportement des insectes ravageurs et réduisent les dégâts causés sur les cultures tout en respectant l’environnement et la biodiversité. La première application brevetée concerne la betterave dans le but de fournir une alternative concrète et efficace aux insecticides. « Face à l’énorme succès que nous rencontrons, nos partenaires financiers historiques nous donnent les moyens d’accélérer notre développement en portant notre financement à 8 millions d’euros. Nous allons nous implanter sur les marchés US et brésiliens, là où sont les plus grandes surfaces agricoles. Alors que les insectes sont de plus en plus résistants, notre solution préserve les agriculteurs tout en augmentant les rendements », indique Alain Thibault, CEO d’Agriodor, qui entend garder le leadership mondial en matière de solutions alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires. L’équipe actuelle, est composée de 19 collaborateurs sous la conduite scientifique d’Ené Leppik et la direction de Camille Delpoux, Olivier Le Port et Alain Thibault. Une petite dizaine de recrutement est en cours.
Demande de dérogation en cours pour une AMM en France
Les granules d’Agriodor sont applicables par épandeur et donc faciles à utiliser par les agriculteurs. Cette année, l’entreprise a réalisé des essais sur 500 hectares pour permettre une commercialisation dès la campagne 2025, ce qui représente plus de 2 tonnes de granulés testées. « Nous attendons, d’ici fin 2024, une dérogation de la France pour pourvoir commercialiser notre solution. C’est en bonne voie. En effet, de manière assez surprenante, l’Europe a classé notre produit comme pesticide. Or, on utilise des molécules qu’on retrouve dans l’agroalimentaire ou la cosmétique. C’est comme si on développait un avion et qu’on nous appliquait la réglementation liée à la voiture. Le mot d’ordre des agriculteurs et que nous soutenons est « pas d’interdiction sans solution ». Or sans homologation, l’Europe interdit les solutions alternatives. Pour commercialiser nos granules, environ 5 millions de tonnes en 2025, nous allons donc devoir demander une dérogation pays par pays. » Des essais dans les principaux pays européens touchés par le problème de la betterave sont aussi en cours d’étude.
Le complément de la levée de fonds permettra de déployer la technologie sur de nouvelles cultures (arboriculture, pomme de terre, salade, colza, soja,…), de nouvelles familles d’insectes (confidentiel) et de nouveaux pays et continent (déploiement européen, aux Etats-Unis et au Brésil,…) afin d’adresser un marché de plus de 2 milliards de dollars. Le tour de table global, qui s’élève à 8 millions d’euros, a réuni les investisseurs historiques, à savoir Cap Horn, BNP Paris Développement, Capagro, Swen Capital Partners et Breizh up.
Agriodor lève 5 millions d’euros pour détruire les insectes ravageurs sans pesticides
