
« Malgré chaque étape de franchie avec succès, l’axe industriel me demande une énergie dont il me manque les compétences, aujourd’hui, pour rassurer investisseurs ou banquiers. J’ai pourtant essayé et à maintes reprises, je n’y suis pas arrivée« , écrit Marie-Gabrielle Capodano, fondatrice et présidente de la biotech Spiru’Marine, sur son compte LinkedIn ; le réseau par lequel elle a décidé d’annoncer la mise en vente de son terrain situé à Arzon, et des infrastructures aquacoles industrielles qu’elle venait d’installer dessus.
Il y a tout juste un an, Marie-Gabrielle Capodano inaugurait « sa ferme de production de spiruline marine 100% eau de mer » construite sur un terrain de 3200 m2 situé à Arzon, au bord du golfe du Morbihan. La mise en route de cette unité, la première sur son business plan, allait permettre de démultiplier la production de spiruline 100% eau de mer -une souche mise au point par Marie-Gabrielle Capodano et déposée sous le nom Spiru’Breizh -, et la mise sur le marché de produits dérivés pour la nutrition, la santé, la cosmétique, la gastronomie…
Projet industriel soutenu par l’Etat
Lauréate du plan France Relance, un des premiers dossiers validés en Bretagne en mars 2021, – « et la seule femme à la tête d’une TPE en biotech marine en Bretagne », de préciser la bénéficiaire -, l’entreprise accueillait pour ce jour David Lappartient, président du Conseil départemental du Morbihan, pour présider cette cérémonie. « J’ai reçu une première enveloppe de 390 000 euros pour aménager ce site« , explique la dirigeante qui a investit trois années et ses économies pour ériger « un très beau bâtiment ainsi que quatre bassins dont trois pour l’eau de mer, et un en réserve d’eau douce. » Restait à financer l’installation des machines et des process pour industrialiser la production de spiruline 100% eau de mer (capacité de 1,5 tonne par an), et convaincre les investisseurs et partenaires bancaires de se porter garants. Ultime étape sur laquelle le développement de l’entreprise a achoppé : « Je n’ai pas réussi à les rassurer quant aux opportunités de débouchés sur le marché de la nutrition santé », constate un brin amer mais résignée, Marie-Gabrielle Capodano. D’où sa décision de se séparer de son outil industriel qu’elle vend clé en main, « avec toutes les autorisations pour l’exploitation aquacole« .
Retour aux sources et à la souche
La dirigeante et battante ne s’avoue pas vaincue pour autant. Elle reprend le cours de sa vie professionnelle en se concentrant sur la première brique de son entreprise : le laboratoire de recherche biologique autour de la spiruline 100% eau de mer, et sa micro-usine de production qui lui a permis de mettre au point des produits singuliers tels que les perles de spiruline chocolatées, le beurre de spiruline et le caviar vert. « J’ai lancé une cagnotte participative pour la précommande de cadeaux de Noël qui m’aidera à relancer la machine et avoir la trésorerie nécessaire au bon fonctionnement de cette start-up innovante« , explique Marie-Gabrielle Capodano, jamais à cours d’idées ni d’énergie pour rebondir.