
Depuis 2020, des dysfonctionnements ont régulièrement conduit le préfet d’Ille-et-Vilaine à notifier à l’exploitant de l’abattoir d’Antrain des mises en demeure. « L’établissement d’abattage AIM à Antrain est assujetti, comme tout abattoir, au respect des normes en vigueur en matière de protection animale et de sécurité des aliments, conditionnant l’agrément sanitaire que l’État délivre. Les services vétérinaires de l’État (direction départementale de la protection des populations) suivent et accompagnent au quotidien ce type d’installations pour s’assurer du respect des obligations réglementaires en matière d’hygiène, de sécurité alimentaire, de traçabilité et de protection animale », indique la préfecture d’Ille-et-Vilaine.
Or, malgré ces alertes, il semble que les dysfonctionnements observés au sein de l’entreprise sont devenus, au fil du temps, de plus en plus fréquents, « en raison de l’absence d’investissements structurels. » Cette situation a amené la préfecture d’Ille-et-Vilaine à notifier un arrêt temporaire des abattages à la fin du mois de septembre 2023.
Une reconversion vers une activité de découpe de viande
Pourtant pour effectuer les travaux de modernisation nécessaires, l’abattoir a bénéficié d’une subvention de 1,6 millions d’euros dans le cadre du plan France Relance, en 2021. « À ce jour, ces crédits mis à disposition par l’État n’ont pas été mobilisés par les actionnaires de l’abattoir ».
En raison de la persistance des non-conformités conduisant à une maîtrise insuffisante par l’abattoir des règles en matière d’hygiène et de protection animale et à des risques pour la sécurité des consommateurs, le préfet d’Ille-et-Vilaine a évoqué avec la direction de l’établissement les perspectives d’évolution de l’activité d’abattage. « Elle a choisi de cesser l’abattage pour conduire une reconversion du site vers une activité de découpe de viande. L’État va accompagner l’établissement dans cette nouvelle orientation du site, qui va nécessiter des investissements et des formations du personnel.’ » En conséquence de cette évolution, l’autorisation d’abattage accordée par l’État a fait l’objet d’une suspension.
Créé en 1956, l’abattoir d’Antrain employait 240 salariés en 2009, au moment où il avait bénéficié de 600 000 euros d’investissement pour une nouvelle chaîne d’abattage. En janvier 2015 il avait fait l’objet d’un dépôt de bilan. Il employait alors 179 salariés à Antrain. Il a ensuite été repris par Montfort Viande et seulement 70 emplois ont été conservés.