
Trois jours de salons, 171 marques et entreprises exposantes, 4 927 visiteurs dont 5% venus d’Espagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Lituanie, de Norvège du Nigéria, de Tunisie, du Maroc, Sénégal ou encore de Corée du Sud. Voilà pour le bilan chiffré de la 30e édition du salon Itechmer, qui réunit tous les deux ans à Lorient, les professionnels de la pêche férus de nouvelles technologies.
Les innovations maritimes récompensées
Plusieurs innovations ont d’ailleurs été saluées et récompensées dans le cadre des Trophées Itechmer, organisées sur place.
Le Trophée de la transition énergétique a été remis au cabinet Coprexma « pour son projet d’intégration d’une aile gonflable Wisamo by Michelin sur un navire de pêche ». Cette solution visant à réduire la
consommation et contribuer à la décarbonation de la flotte est l’une parmi d’autres présentées lors de ce salon. Le Comité régional des pêches maritimes Bretagne a également dévoilé les avancées de son projet HYBA, porté avec l’armement Apak et Vectura System.
Autre innovation couronnée du Trophée de la préservation de l’environnement marin, c’est celle de l’entreprise Le Drezen et un consortium d’acteurs complémentaires, réunis sous le titre de Coopération maritime. Il s’agit du projet Linc BioMer qui prévoit la conception d’engins de pêche, en particulier des chaluts, intégrant des matériaux biosourcés et biodégradables en mer.
Le troisième trophée a été remis, par Cédric Guillotin en personne, directeur de Lorient Bretagne Sud Evènements et organisateur en chef d’Itechmer, pour l’innovation sociale de la société Glaz, baptisée Pechkeur. Cette première étude sociologique du genre en France porte sur le vécu du marin, combine recherche-action et participation active des professionnels, marins, armateurs, lycéens et médecins, pour co-concevoir des solutions visant améliorer la sécurité, la santé et l’attractivité du métier.
« Itechmer, ce n’est pas seulement un salon. C’est un port d’escale unique : celui où les pêcheurs croisent les
industriels, les prestataires de services, les acteurs des ports, où les innovations rencontrent les besoins du terrain, où la pratique embarque avec la technologie. C’est ce lien – direct, concret, authentique – qui fait la force de ce rendez-vous. Et si nous sommes là depuis 30 ans, c’est parce que toute une filière continue d’avancer », a déclaré Cédric Guillotin.
Construire l’avenir de la pêche française
Si des disparités entre certaines pêcheries existent, la raison d’être et la portée de ce salon professionnel ont donné lieu à des échanges constructifs autour des enjeux de la filière : l’avenir des arts trainants, la décarbonation des navires, la souveraineté alimentaire, la valorisation des productions françaises et européennes, le bien-être des marins et l’attractivité des métiers.
Législateurs, industriels et pêcheurs s’accordent unanimement sur les objectifs de modernisation des navires, de visibilité et d’attractivité. Il attendent désormais un accord permettant leur mise en
œuvre. « L’actualité du moment est celle de la négociation des TACs et quotas dont il faut accepter de revoir les règles d’observation en intégrant l’avis des pêcheurs, en limitant les variations et et en proposants des quotas pluriannuels. Les attentes sont fortes à l’égard de la nouvelle ministre de la Mer : la France doit écouter et soutenir ses pêcheurs« , a souligné sur place Isabelle Le Callennec, députée européenne membre de la commission de la pêche.