Situé au bout d’une impasse, dans la zone industrielle des Tourelles à Lamballe, le bâtiment flambant neuf de près de 3 000 m² impressionne dès le premier regard par sa taille et son design. Il a fallu 20 ans à Serge Le Boulanger pour en arriver là, Metogal étant à l’époque de son rachat en 2005, un TPE de deux salariés dont le chiffre d’affaires avoisinait les 200 K€. « Elle fabriquait essentiellement des ouvrages métalliques pour les vaux et les porcs avec un dépôt à Merdrignac, explique le dirigeant. J’avais passé 10 ans dans le matériel d’élevage, je voulais me lancer. »
La promotion immobilière, première cible
Les premières années, Serge Boulanger développe, pour une poignée de promoteurs immobiliers, l’activité de fabrication de garde-corps. La croissance est au rendez-vous. Dessinateurs, poseurs, soudeurs rejoignent l’entreprise et l’effectif grimpe à 10 salariés. Trop à l’étroit, Metogal déménage en 2013 à Lamballe, où est construit, sur le site actuel, un premier bâtiment de 1 000 m² dont 800 m² d’atelier. « On commençait à avoir de plus en plus de demandes d’escaliers métalliques de la part de particuliers. J’ai acquis ma première machine à découpe laser. Un gros investissement de 300 K€. » Cette année-là, le chiffre d’affaires franchit le cap du million d’euros.
Maitrise de toute la chaîne de fabrication
Dans les années 2015, sur un marché de la construction en forte croissance, la PME continue de grossir, se dote d’un bureau d’études et poursuit ses investissements, notamment avec l’acquisition d’un nouveau centre de découpe laser (480K€). En 2022, elle aborde une nouvelle étape de son développement avec l’extension de 2 000 m² de son atelier de fabrication. « L’objectif premier était d’intégrer une ligne de thermolaquage pour maîtriser toute la chaîne de fabrication, les délais, les coûts et la qualité. Grenaillage, poudrage, cuisson…Désormais, tout est réalisé sur place. » Montant de l’investissement : 350 K€.
Les recrutements suivent. « Par chance, nous avons très peu de turnover. Les dernières recrues sont arrivées par l’intermédiaire des salariés déjà en place. J’en déduis que les conditions de travail doivent être plutôt bonnes. On les forme dès leur arrivée car il est difficile de trouver des soudeurs. Il y a quatre ans, on a embauché un ancien boulanger. Il est désormais un de nos meilleurs éléments. » Aujourd’hui, Metogal réalise 3,4 M€ de chiffre d’affaires et emploie une petite vingtaine de salariés.
La Bretagne, mais aussi Paris et le Nord
L’activité se répartit à part égale entre les escaliers métalliques pour les particuliers et les garde- corps pour les immeubles collectifs. Sur le marché des particuliers, la PME intervient sous la marque commerciale Lusina’S, en Bretagne, mais aussi en région parisienne et dans le Nord via un gros revendeur. « A Paris, on travaille souvent avec des architectes pour des projets hors-normes. Ils arrivent avec un design précis. C’est très technique. »
Sur la partie promotion, son rayon d’intervention se limite aux Côtes d’Armor et au bassin rennais. « Quelle que soit l’activité, on ne fait que du sur-mesure sur la base de cinq modèles, poursuit Serge Le Boulanger. Les gens veulent des structures de plus en plus épurées. Si on doit intégrer des marches en bois, on fait appel à des partenaires locaux comme Escarmor ou Bec Bois. Il faut compter en moyenne 5 000 euros pour un escalier métallique. C’est plus cher que le bois, mais cette différence s’explique : la fabrication d’un escalier bois, c’est 90% de commande numérique et 10% d’assemblage. A l’inverse, un escalier métallique, c’est seulement 10% de commande numérique, mais 90% de soudure et donc d’intervention humaine pour donner la forme. »
Une activité en recul du fait d’un contexte d’incertitude
Depuis avril dernier, Metogal enregistre une baisse d’activité sur le marché des particuliers. « En 20 ans, je n’avais jamais connu ça. Il y a un an, à la même époque, nous avions 100 escaliers en commande. Aujourd’hui, nous sommes à 30. Jusque-là, le bouche à oreille suffisait, ce n’est sans doute plus le cas aujourd’hui. »
Malgré ce contexte d’incertitude, Serge Le Boulanger poursuit ses investissements. En 2025, ils s’élèvent à 150 K€. « Nous avons acheté un centre d’usinage mais aussi un centre de sciage automatique. C’est seulement le 3e installée en France. Cette stratégie d’investissement, à laquelle je me suis tenu pendant 20 ans, me permet de disposer d’un outil de travail performant. C’est structurant pour l’équipe. C’est structurant pour les clients. Je crois pouvoir affirmer que je suis, aujourd’hui, le numéro 1 sur le marché de l’escalier métallique en Bretagne », conclut le dirigeant, qui dans les années 2020 a bénéficié du programme Breizh Fab pour digitaliser la relation client. Ce dispositif régional de soutien au service de l’industrie bretonne, a accompagné depuis 2018, près de 500 PME. Il sera au cœur des rencontres B to B, le 7 octobre prochain à Lannion, à l’occasion du 10 e anniversaire de l’Open de l’industrie.
Participer à l’Open de l’Industrie, le 7 octobre à Lannion