
« Au-delà du renouvellement de notre parc de camions et de la formation permanente des collaborateurs à l’éco-conduite, nous avons engagé une réflexion sur la substitution aux carburants fossiles depuis le mois de mars 2021, explique Vincent Picq, Directeur général de Schiever implanté à Avallon (89) en Bourgogne. Avec 7 000 collaborateurs, le groupe est présent en France mais aussi en Pologne , au Tadjikistan et en Ouzbékistan. Il opère dans la grande distribution en livrant ses propres magasins ( 199) et 250 autres. Son plan de décarbonation, soutenu financièrement par l’Ademe et la Région Bourgogne Franche Comté prévoit la construction, sur son site de Magny dans l’Yonne (89), d’une station de production d’hydrogène vert. Elle aura une capacité de production de 2,5 Mw et produira environ 1 tonne d’hydrogène par jour.
L’hydrogène ainsi produit alimentera une partie de sa flotte de camions, les 44 tonnes. « Une première partie sera opérationnelle fin 2024 , parce que la station ouvrira à ce moment . L’autre le sera en 2025 et 2026. », précise le dirigeant de Schiever.
Un moteur à 5 temps de 9,08 litres d’une puissance de 360 Ch
Le groupe a retenu la technologie développée par l’entreprise brestoise EHM pour mener à bien son projet. Il mettra à sa disposition un tracteur DAF XF 430 FT pour monter le moteur à combustion hydrogène connecté via un calculateur à la boîte de vitesse et à la transmission du véhicule. Ce tracteur de nouvelle génération sera ensuite testé avant d’être affecté dans la flotte de Schiever dès son homologation. « Equipé d’un moteur à 5 temps de 9,08 litres d’une puissance de 265 Kw (360 Ch), ce camion présente zéro émission ( il ne rejette que de l’eau ), une durée de vie prolongé de 1 million de kms et une recharge rapide ( 10 à 15 minutes pour 450 km d’autonomie) », précise Didier Arenal, cofondateur et président de EHM basée à Brest.
Au-delà, le Breton entend livrer ses premiers moteurs hydrogène aux propriétaires de flottes de camions et d’autocars ( aujourd’hui Transdev) à travers un modèle de type rétrofit. « Comme nous n’utilisons pas de métaux rares et mettons en oeuvre des moyens de production et de maintenance existants, les coûts d’achat de nos moteurs permettent de maintenir des coûts d’exploitation proches de ceux des moteurs diesels. » Alliance Automotive Group, sera en charge de la transformation et de la maintenance des véhicules pour le compte.