Nitri Projects à Quimper : la Chine à portée de main

Société de statut d’Hong-Kong, Nitri Projects a un pied en Bretagne et un autre à Shanghai pour ouvrir les portes de l’Empire du Milieu aux entrepreneurs bretons. Une initiative de deux anciens élèves de l’Isuga de Quimper.

Frédéric Orlach a 36 ans, Pierre Guennal 29. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’Isuga, institut de management Europe-Asie, à Quimper.
Aujourd’hui, le premier réside en Bretagne pour écouter les attentes des entreprises, le second s’active en Chine pour y répondre. “Lorsqu’une PME se pose la question de trouver un fournisseur ou de faire fabriquer en Chine, elle n’a pas forcément les moyens de s’y rendre pour prospecter dans un vaste pays inconnu aux facettes multiples, loin de notre culture occidentale, explique Frédéric Orlach. Nous qui y avons travaillé et en maîtrisons la langue pouvons faciliter le contact et assurer le suivi sur place.” Cette position d’interface est l’argument majeur de Nitri Projects pour s’offrir comme interlocuteur facilitateur d’opportunités dans le grand concert de la mondialisation.

Saute verrous

Attiré très jeune par le monde asiatique, le Ouessantin Frédéric Orlach a obtenu une maîtrise de géographie avant d’intégrer l’Isuga sans connaître un traître mot d’aucune langue des pays d’orient. En deux ans, il maîtrise le mandarin, l’idiome majoritaire de Chine, pour au final devenir acheteur à Qing Dao de produits frais pour la grande distribution. Parallèlement, son ami Pierre Guennal vit des expériences similaires en Chine. Si Pierre qui a trouvé compagne en Chine veut continuer à y résider, Frédéric qui a fait la connaissance d’une Chinoise de France veut rentrer au pays. L’idée de conjuguer leur savoir-faire est née. En avril 2007, chacun apporte 10 000 euros pour créer une société basée à Hong-Kong, place incontournable pour travailler sur l’Asie. Leurs propositions de prestations à destination des industriels bretons et français sont concrètes : visites et comptes rendus de salons, audits de fournisseurs, études préliminaires de l’offre chinoise, organisation de missions prospectives, visites d’usines, suivi du développement de produits, organisation logistique, contrôle qualité durant la production ou à l’envoi des marchandises… Nitri Projects se veut un saute verrous aux recherches d’échanges avec la Chine.

Une usine, pas un magasin

“Nous avons en permanence une dizaine de dossiers clients à étudier et que nous soignons à l’extrème, raconte Frédéric Orlach, tout en gardant des relations avec les entreprises dont nous avons déjà réglé le problème. Ces derniers nous sollicitent souvent pour une veille technologique.” Une veille qui peut simplement prendre l’aspect de visites sur des salons internationaux, très nombreux dans tous les domaines en Chine, pour regarder ce qui se fait de nouveau. Si les deux associés ne souhaitent pas citer leurs clients, discrétion économique oblige, leurs domaines d’intervention aujourd’hui concernent en premiers lieux la fourniture de matières premières pour l’agroalimentaire, le matériel électronique et électroménager, l’emballage… “Nous veillons aussi à ce que l’éthique soit respectée : pas de fabrication par des enfants et respect maximal de l’environnement car ces problèmes peuvent retomber sur les entreprises importatrices lors de leur commercialisation en France.” Un oeil sur les meilleures opportunités en Chine, l’autre sur les contraintes du marché européen, c’est le credo de Nitri Projects. “2009 sera une année cruciale pour passer à un stade supérieur. La Chine, c’est une usine, pas un magasin. Si nous arrivons à le faire comprendre aux entrepreneurs bretons, les opportunités pour d’autres productions se feront naturellement.”

_ Yves Pouchard
_ N° 191 février/mars 2009

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