Les transports Denoual poursuivent leurs investissements

En 2009, l’entreprise Denoual (140 salariés), basée à Elven, a connu une stagnation de son chiffre d’affaires. Cela ne l’empêche pas d’investir cette année 2,5 millions d’euros sur son site de Chevigny Saint-Sauveur (près de Dijon). Elle s’engage aussi au sein du réseau Astre City pour des livraisons en ville avec des véhicules propres.

Il est loin le temps où Christian Denoual gérait son entreprise dans le sous-sol de sa maison d’Elven, et son parc de camions sur le parking en face ! « Enfants, notre jeu préféré, c’était d’aller laver les camions », racontent Régis et Pierrick Denoual, aujourd’hui PDG et DG de l’entreprise depuis le départ de leur père en 2007.
En 36 ans d’existence, le site de l’entreprise à Elven a connu quatre phases de transformation. Il y eut l’arrivée zone de Lambaux à Elven en 1986, avec la création d’un bureau et d’un atelier. Puis la création de quais en 1995, avec une plate-forme de transit. En 2001, Denoual se dote d’une plate-forme pour produits frais et surgelés et en 2008 d’un entrepôt de stockage de 2 400 m². Aujourd’hui, le transporteur dispose de 18 000 m² à Elven et de 11 000 m² à Chevigny Saint-Sauveur. Son parc s’élève à 80 véhicules.

Groupement de marchandises et trajets France-France
_ « 60 % de nos déplacements se font en Bourgogne, Rhône-Alpes et Alsace. Nous avons des chauffeurs à Vannes et Dijon, mais aussi à Rennes, Tours et Orléans. Le reste des trajets se fait en région parisienne (20 %) et dans le Grand Ouest (20 %). Pour les zones que nous ne desservons pas, nous faisons appel au réseau Astre auquel nous adhérons », précise Régis Denoual. « La concurrence est très forte sur les lots complets, type Lorient-Lyon, notamment avec des transporteurs issus d’autres pays européens comme la Lituanie », expliquent les deux frères. Aujourd’hui, le groupement de marchandises représente plus de 90 % de notre activité. C’est plus complexe à gérer mais c’est là-dessus qu’on fidélise notre clientèle. Quant aux destinations étrangères, qui autrefois représentaient 80 % de notre activité, on a laissé tomber depuis longtemps. Les prix ont trop chuté. »Denoual travaille notamment pour Unilever, Nestlé ou LDC. 80 % des produits qu’elle livre sont alimentaires. L’entreprise n’a donc pas trop souffert de la crise, mais accuse tout de même une stagnation de son chiffre d’affaires (15,15 millions d’euros en 2009 contre 15 millions en 2008). Elle s’était habituée, les années précédentes, à une croissance moyenne de 1%. « Pour conserver certains clients, il a fallu accepter de baisser un peu nos prix », souligne Régis Denoual. Cette stagnation n’a pas empêché l’entreprise d’investir en 2009 1 million d’euros dans un entrepôt de stockage et 1,5 million dans l’achat de semi-remorques frigorifiques neufs. La somme investie en 2010 sera identique et portera sur l’extension du site bourguignon.

Astre City : la distribution urbaine “propre”
_ Certaines décisions prises par Denoual, par souci d’économie en premier lieu, s’avèrent, après coup, bénéfiques à l’environnement. L’entreprise marque de bons points dans un domaine où le développement durable devient vraiment incontournable. Elle gagnerait d’ailleurs à le faire plus savoir. « Notre investissement de 70 000 euros en 2006 en informatique embarquée sur tous nos véhicules nous a permis d’optimiser au maximum le rendement de nos trajets, en traquant notamment les kilomètres parasites », note Pierrick Denoual. L’entreprise investit par ailleurs depuis 2003 dans des formations “conduite économique”, lui permettant de consommer 300 000 litres de gasoil en moins tous les mois.
Cette année, elle adhère à Astre City, un réseau de distribution urbaine avec véhicules propres. Elle a mis en place un véhicule de norme Euro 5 sur Vannes (faible émission de CO2), et un autre sur Dijon pour assurer ses propres livraisons, et celles des adhérents Astre City. Quant à la taxe carbone, Denoual s’apprête à la répercuter sur ses tarifs le jour où elle sera appliquée. Mais à contrecœur. « Cette taxe ne va pas avantager la compétitivité des transporteurs français », déplore Pierrick Denoual. « Par contre, ceux qui ne paieront pas leur gasoil en France mais qui y rouleront seront gagnants sur toute la ligne ! »

Charlotte Viart
– N° 198 février mars 2010

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