La Menuiserie Bretonne, maître es décor.

Du bois au beau. Du gros œuvre en bâtiment au délicat décor d’intérieur, la Société de Menuiserie Bretonne (SMB), à Brest, a réalisé une étonnante (r)évolution à succès tout en douceur.

La SA Mignon, constructeur de maisons individuelles, est prospère quand en 1972, son patron Henri Mignon décide de filialiser l’activité charpente en une nouvelle entité à part, la Société de Menuiserie Bretonne, que toute le monde appellera vite simplement La Menuiserie Bretonne. Lorsqu’à 21 ans, en 1978, son fils Daniel rejoint l’entreprise familiale, il est affecté à cette unité bois. “J’ai démarré en bleu de chauffe à la fabrication des escaliers pour apprendre le métier, puis petit à petit, j’ai pris des dossiers en main.” Si alors la SMB travaille logiquement en priorité pour les constructions de la SA Mignon, elle s’ouvre à d’autres chantiers. “Quand j’en prends la direction en 1983, mon souhait est d’évoluer vers l’agencement, de faire de la création, se souvient Daniel Mignon. Tout doucement, on a misé davantage sur la matière grise que sur les muscles.” Sous sa direction, la Menuiserie Bretonne prend de l’autonomie et acquiert une première réputation dans l’agencement de pharmacies. La vente de l’activité construction de maisons individuelles à la retraite d’Henri fait passer la SMB du statut de filiale à celui de fleuron.

Sur tout le Grand Ouest

Maintenant spécialisée dans l’étude et la réalisation de projets clefs en main en matière d’agencement pour les professionnels, le secteur public et les particuliers, la Menuiserie Bretonne a abandonné l’activité charpente et escaliers mais en a gardé les savoir-faire et machines. “Notre compétence de maître d’œuvre en tout corps d’état nous permet de répondre à des attentes très diverses tant pour le grand public que pour les architectes. Comme nous utilisons tous les matériaux ou presque, le nom de la société pourrait paraître aujourd’hui restrictif mais il est installé dans les esprits et quoi de plus porteur de valeurs que le bois.” Avec un effectif de 25 personnes, dont 7 en bureau d’études et 7 à l’atelier numérisé de 1 500 m², l’entreprise à 100 % familiale a réalisé au dernier exercice un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros. Son champ d’action couvre le Grand Ouest, de Caen à Nantes, avec de fréquentes incursions au delà. “Si nous répondons régulièrement à des appels d’offres en privilégiant le mieux-disant au souvent catastrophique moins-disant, nos interlocuteurs se répartissent en trois grandes catégories, les architectes pour lesquels nous finalisons des projets, les particuliers désireux d’un environnement personnalisé, et le commerce.” Au fil des ans, la Menuiserie Bretonne s’est ainsi forgée une solide réputation colportée au bouche-à-oreille dans le monde de la pharmacie, où rangement, accessibilité et esthétique jouent des rôles primordiaux.

Plus réactifs et rapides

“Notre savoir-faire a depuis séduit des magasins d’optique, des boulangeries… et nous venons d’achever l’aménagement d’un bloc opératoire hospitalier dont chacun peut imaginer les contraintes, raconte Daniel Mignon qui veut encore aller plus loin. Nous analysons sans cesse nos méthodes pour être toujours plus réactifs et rapides dans la proposition. C’est une priorité de service apporté pour une entreprise de notre taille.” A 53 ans, le dirigeant pense toujours avenir. Son frère plus jeune, Jacques, l’a rejoint il y a déjà plusieurs années pour une possible succession, et Guillaume, 26 ans, un de ses trois fils, a intégré le bureau d’études. La création d’une filiale, Arplan, société d’engineering, doit, elle, booster l’activité de conduite de chantiers, histoire d’apporter encore un plus au client face au maquis des devis, délais, contraintes et législations, sans sacrifier le beau.

Yves Pouchard

N° 206 avril 2011

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