AFU à Saint-Malo : l’ascension se poursuit avec le rachat de Roty & fils et l’arrivée d’une 2nde imprimante 3D métal

L'Atelier Fabrication Usinage (AFU) investit dans une seconde imprimante 3D métal. Les dirigeants de la PME malouine viennent également de reprendre l’entreprise Roty & Fils (La Ville-es- Nonais), constructeur de machines-outils et Etiq-Conserves, fabricant malouin d’étiqueteuse pour boîtes de conserve. Désormais, le Groupe industriel piloté par Philippe et Sylvaine Blancard pèse 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 45 salariés.

 

Depuis leur coup d’éclat en 2014, en devenant le 1er usineur du Grand Ouest à faire de la fabrication additive (3D) métal, l’entreprise malouine AFU s’était faite très discrète. Ses dirigeants, Philippe et sa sœur Sylvaine Blancard, se rodaient à leur première imprimante 3D métal et défrichaient les nouveaux marchés qui s’offraient à eux.

 

Le 3D métal : un investissement stratégique

« Quatre ans après, on peut dire que cet investissement de 800 000 euros dont 100 000 euros financés avec l’aide du Conseil Régional de Bretagne s’est révélé extrêmement porteur pour l’entreprise, indiquent-ils. Nous travaillons tous les métaux, l’aluminium, le titane, l’inox ou encore l’acier, principalement des prototypes et des petites séries pour l’aéronautique, le militaire, le médical, l’agroalimentaire… toutes sortes d’activités. Exemple : en ce moment, nous mettons au point des bracelets en titane pour un fabricant de bijoux et un luminaire haut de gamme pour un designer. Ce qui nous différencie, c’est que nous faisons de petits lots de pièces, entre 1 et 50 et plutôt complexes ».

Composé d’une équipe de 26 personnes, AFU a réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 M€ en 2018 dont 5 % à l’export. Surtout, son savoir-faire acquis dans la fabrication additive 3D métal en fait aujourd’hui une référence au niveau national. Ils ne sont plus qu’une petite dizaine en France à être à même de « livrer des  pièces finies comportant des cotes précises au 100ème, avec un traitement de surface ou thermique si besoin ».  Forts de cette expertise, les dirigeants ont décidé de s’équiper d’une seconde imprimante 3D métal. Elle sera livrée d’ici la fin janvier 2019. Montant de l’opération : 500 000 euros.

 

Croissance externe non-stop

Durant la même période, les dirigeants ont poursuivi leur croissance externe entamée en 2009 avec le rachat de Virhydro (fabrication d’équipements de pêche) puis en 2013, de Media First (thermolaquage). En  2016, ce fut  au tour du fonds de commerce Etiq’Conserves  (fabricant d’étiqueteuses pour boîtes et bocaux) de passer dans le giron d’AFU. D’aucy, Bonduelle ainsi que de nombreux fabricants de foie gras comptent parmi les clients. « C’est une petite unité, qui ne compte que deux personnes, mais complémentaire de notre cœur de métier : la mécanique industrielle. Très solides, ces machines sont vendues partout dans le monde. Certaines d’entre elles sont capables d’étiqueter jusqu’à 700 boîtes par minute », souligne Sylvaine Blancard, ingénieure en génie mécanique. Avec cette nouvelle corde à leur arc, AFU participera pour la première fois au CFIA à Rennes en mars prochain. Autre acquisition de niche opérée en 2017 : le fonds de commerce Physiodrum. « Cette TPE a mis au point des harnais ergonomiques pour caisses claires et grosses caisses. Nos clients sont les bagads comme celui de Lann Bihoué ».

 

Acquisition de Roty & Fils en septembre 2018

En septembre 2018, AFU est passé à la vitesse supérieure. La PME a mis la main sur Roty & Fils, constructeur de machines-outils et butées à commandes numériques, implantée dans le pays malouin depuis 1945. L’entreprise familiale connaitra des hauts et des bas jusqu’au départ en retraite de Loïc Roty, fils du fondateur. « Je la surveillais de loin depuis quelques temps explique Philippe Blancard. Je cherchais une entreprise plus conséquente à reprendre, en terme de synergie industrielle et d’effectif ». Ils sont 16 salariés pour un chiffre d’affaires d 1,5 M€.  Jusqu’alors, Roty usinait en interne mais avec un déficit de technologies. « La stratégie déployée consiste à rapatrier progressivement  cette activité chez AFU, ainsi que le thermolaquage qu’ils sous-traitaient. Les équipes en place se recentrent désormais sur le montage de machines et le développement de nouveaux modèles, sur-mesure, répondant précisément aux besoins des clients ». 

 

Jouer la synergie entre les différentes entités du Groupe

Les nouvelles machines, réalisées à partir de modèles existants sont principalement destinées au sciage à l’aide de meules (précision du et propreté de coupe), la spécialité de la maison (découpe de caillebotis, de profilés alu, plaques composites, de charpente métalliques, etc.). « Nous renforçons d’ailleurs le bureau d’études avec le recrutement d’une troisième personne ». Si Roty est à l’équilibre, Philippe Blancard reconnait volontiers qu’il « reste un boulot énorme à faire en termes de développement commercial et rationalisation de l’atelier. En 2019, nous visons un objectif de 2 M€ de chiffre d’affaires ». Yan Ruel, actionnaire de Roty est désormais responsable du site l’entreprise. « Ensemble nous allons nous attacher à organiser le travail entre les différentes entités du Groupe ». Celui-ci compte désormais 45 personnes pour un chiffre d’affaires de 4,5 M€. Les dirigeants envisagent, d’ici trois ans, de rapatrier Roty, situé à La ville-ès-Nonais à une quinzaine de Km de Saint Malo, sur le site d’AFU. « Nous avons de la réserve foncière pour mener à bien ce projet ».

 

Accompgnement de la CCI Ille-et-Vilaine

D’ici là, très impliqué localement, travaillant en étroite relation avec les équipes malouines de la CCI Ille-et-Vilaine, AFU se tient prête à saisir de nouvelles opportunités. « A l’époque, sans l’accompagnement de la CCI au montage du dossier de financement, nous n’aurions sans doute pas obtenu les 100 000 euros de subvention de la région Bretagne pour l’achat de la première imprimante 3D métal », souligne Philippe Blancard. Cet accompagnement décisif a aussi permis à AFU d’être primée au concours Crisalide Numérique, en 2015, dans la catégorie Industrie du futur et bénéficier de retombées médiatiques non négligeables.

 


Accompagnement de la CCI : Mobiliser les ressources financières et les aides publiques 

Participer au concours Crisalide Numérique 2019

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