Attractivité

Travaux publics-Côtes d’Armor : l’activité se redresse mais les coûts de production s’envolent

Récemment élu à la tête de la fédération des Travaux Publics des Côtes d’Armor, Nicolas Vaudry fait état d’une légère embellie de l’activité en 2018. Cependant, la forte hausse des coûts de production constatée depuis plus d’un un an risque d’atténuer ses effets et peser sur les trésoreries des entreprises du secteur. Dans ce département, elles sont 174 et emploient 1 900 salariés.

Nicolas Vaudry, Président de la Fédération des TP des Côtes d'Armor
V.Maignant
Nicolas Vaudry, Président de la Fédération des TP des Côtes d'Armor

Dépendant en moyenne à 60% de la commande publique, les entreprises de travaux publics ont été impactés plus que d’autres par la Loi NOTRe et le regroupement territorial qu’elle a entrainé. « Pour faire simple : avant la réforme, nous avions une vingtaine d’interlocuteurs, maîtres d’œuvre, sur le département des Côtes d’Armor. Demain, ils ne seront plus que 8, regroupés au sein des intercommunalités, souligne Nicolas Vaudry également DG de SEEG, une entreprise spécialisée dans les réseaux en eau potable, installée à Loudéac et employant 60 salariés. Ce transfert de compétences concerne aujourd’hui principalement les routes. D’ici 2026, la gestion des réseaux d’eau et d’assainissement reviendra aussi aux communautés de communes. 

Je ne vous cache pas que cette réorganisation a créé une forme d’inertie ces deux dernières années qui a contribué au ralentissement de l’activité. Les échéances électorales étant passées, depuis quelques mois la situation se redresse. Mais aujourd’hui, c’est l’envolée des coûts de production qui inquiète l’ensemble de la profession ». Toutes les activités sont touchées : travaux routiers, terrassements, canalisations, sondages, etc…

 

6% de hausse sur les coûts de matériaux sur un an

Les chiffres fournis par la Fédération TP des Côtes d’Armor font état d’une hausse de 6% sur un an des coûts de matériaux et de 7,3 % de ceux de l’énergie. « L’augmentation sensible du prix du pétrole, +7,9% au 4ème trimestre 2017 et du fioul lourd, +10,5% ont fait s’envoler les factures, poursuit le Président.  Si nous sommes tous impactés, il faut bien reconnaître que les entreprises de réfection et d’entretien des chaussées le sont tout particulièrement. Les indices de prix des marchés n’ont pas suivi cette inflation. Nous souhaitons qu’ils soient relevés avant que l’augmentation du besoin en fonds de roulement ne vienne entamer la croissance des entreprises ».

 

De bonnes perspectives jusqu’à la fin 2018

 

Dans les Côtes d’Armor, un seul gros chantier est en cours. Il concerne le transport est-ouest (TEO) qui doit voir le jour d’ici 2020 à Saint Brieuc. Au global, en 2017, le montant des travaux réalisés en travaux publics dans le département s’élevait à 236 millions d’euros (grahique bleu) : un montant en hausse de 8% par rapport à 2016. Les budgets alloués aux TP par les communes, le département, les communautés de communes ou les syndicats, apparaissent, en 2018 en léger retrait par rapport à 2017 mais supérieurs à ceux des années précédentes (graphique vert). « Les perspectives sur la fin de l’année sont bonnes d’autant que beaucoup de petites communes souhaitent engager elles-mêmes les travaux avant de passer la main aux intercommunalités »

 

Manque de visibilité des carnets de commandes

Dans les Côtes d’Armor comme dans le reste de la Bretagne, les entreprises de TP disposent d’une visibilité de 3,6 mois de leur carnet de commande contre plus de 10 mois dans le reste de la France. « En 2014 notre visibilité était de 6 mois », souligne Nicolas Vaudry. Le manque d’investissement en Bretagne dans le renouvellement des réseaux d’eau potable au regard du patrimoine à rénover est aussi autre point soulever par la profession depuis deux-trois ans, mais peu suivi d’effet semble-t-il aujourd’hui pat les collectivités.

 

Besoins en main-d’œuvre

Enfin, un autre gros chantier attend les entreprises de TP des Côtes d’Armor : « Nous allons devoir attirer des candidats pour les former à nos métiers car nous manquons cruellement de main-d’œuvre. Rien que dans ce département, nous avons besoin de recruter entre 100 et 200 personnes. Nos métiers sont mal connus. A nous d’aller prêcher la bonne parole auprès des jeunes».

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