Diprosane accélère son développement par l’ouverture de nouveaux sites

Fabricant de produits d’entretien depuis 1995, la PMI familiale s’est rapidement recentrée sur son cœur de métier, les produits destinés aux poêles et cheminées. Aujourd’hui, elle aborde un nouveau tournant, misant son développement sur sa bûche calorifique. En 2010, celle-ci a représenté 30 % du chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros.

Il est certain que l’augmentation du prix des autres modes de chauffage aidant, le chauffage au bois connaît un regain de faveur auprès des particuliers et des collectivités. « On sait qu’il se vend chaque année au moins 250 000 poêles et inserts, sans parler des anciens appareils qui sont rénovés, indique Roland Le Formal, créateur de Diprosane avec son fils et sa femme. Le marché sur lequel nous voulons nous situer est porteur et demandeur, avec des possibilités de développement très importantes. » Depuis 2005 déjà, face à la pression du marché, l’entreprise avait abandonné ses produits d’entretien pour occuper le terrain des allume-feux, poudres et bûches de ramonage, et nettoyants d’inserts. Dans ses locaux de la zone artisanale de Quessoy (22) près de Saint-Brieuc, Diprosane s’est d’abord fait un nom autour de sa poudre et de ses bûches de ramonage, produits phares du fabricant. « Nous avons un client américain qui représente à lui seul 10 % de notre chiffre d’affaires, poursuit Roland Le Formal. En quelques années, nous avons ainsi conquis 30 % du marché européen et 40 % du marché national. » Une progression rendue possible par une concurrence limitée : ils ne sont que deux fabricants sur le marché français. Les produits étant écoulés dans les GMS sous les marques distributeurs et dans un réseau de grossistes revendeurs. « Cela rend les choses assez confortables, confie le chef d’entreprise. Nous sommes une PMI modeste de 17 salariés et nous ne sommes pas structurés pour gérer la vente. » Comment faire la différence auprès de la clientèle ? En pariant sur la qualité du produit. Du chêne et uniquement du chêne, issu de sciures et de copeaux non traités et sans aucun additif. La bûche procédant uniquement de l’œuvre de la presse qui compresse la matière. Résultat : un produit pur et sec au pouvoir calorifique d’environ 40 % supérieur à celui d’une bûche de bois traditionnelle qui demeure avantageux devant la flambée des prix du pétrole.

Mais pour assurer le développement de la bûche de chauffage, encore faut-il détenir la matière première. « Il y a peu de feuillus en Bretagne, où l’on trouve essentiellement du résineux, regrette Roland Le Formal. Nous sommes sollicités au-delà de l’Hexagone, notamment par des clients italiens et belges, or, le coût du transport rend les choses impossibles. »

Croissance externe dans le Sud Ouest et la Nièvre

Le salut se trouve dans une croissance externe mesurée et habilement négociée. « Voulant rester dans notre charte, nous avons trouvé une filière dans le sud-ouest. Pour alléger le montant du transport, nous nous sommes engagés auprès de nos fournisseurs à créer une seconde ligne de fabrication dans leur région. » Engagement tenu, avec l’ouverture d’un atelier (bientôt 6 salariés) à Bussac-Forêt (17), en avril 2010 ; un investissement qui représente 600 000 euros. Dès ce mois de février, un troisième site a été lancé, dans la Nièvre cette fois. Une première ligne de fabrication vient de démarrer et déjà, une deuxième est envisagée pour ne pas passer à côté de sources d’approvisionnement importantes. Il est vrai qu’il s’agit de la région de France la mieux fournie en chêne. « Notre implantation sur ces trois sites doit nous permettre une progression importante. En 2010, la bûche de chauffage représente 30 % de notre chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros. L’objectif étant de la faire passer à 60 % du chiffre d’affaires, estimé entre 3,5 et 4 millions d’euros d’ici 2013. C’est un marché énorme qui a démarré bien avant notre arrivée, mais il y a encore beaucoup d’espace. D’autant que sur le marché national, l’essentiel de ce qui se vend vient de l’étranger. La fabrication française ne fait donc que démarrer. »

Véronique Rolland

N° 205 février mars 2011

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