Emballage léger en bois à Dinan, Norman veut convaincre les GMS

Bourriches, cageots et autres corbeilles, depuis plus de cent ans, la société Norman excelle dans l’art de l’emballage en bois. Entre-temps, le conditionnement en plastique a fait son apparition, un concurrent de poids. La contre-offensive : convaincre les GMS de l’intérêt d’un matériau qui ne comporte que des atouts.

Massivement plantée sur les bords de la Rance, aux confins du port de Dinan, l’entreprise ne peut cacher son activité. Sous le moindre hangar, dans le moindre espace libre, on découvre d’énormes grumes, des tas d’écorces, des montagnes de cagettes en phase de ressuyage…
« C’est ici que la famille Norman a créé le premier panier rond destiné à l’huître plate, indique Paul-André Troy, le directeur général. Aujourd’hui, c’est la cinquième génération Norman qui est aux commandes. Nous produisons deux types de produits : les emballages pour fruits et légumes d’une part, pour les produits de la mer d’autre part. Chacun représentant la moitié de notre activité. » Sur le site de production de 8 000 m², environ 6 millions d’emballages sont produits chaque année. Avec 70 salariés, Norman se partage le marché breton des fruits et légumes avec 3 autres entreprises, représentant près de 500 emplois directs. Une production fortement dépendante des conditions climatiques et des récoltes. « Nos clients sont les coopératives et les maraîchers poursuit Paul-André Troy. Nous devons donc être capables d’une grande réactivité et de flexibilité. C’est la raison pour laquelle nos stocks sont importants. Nous devons pouvoir répondre à la demande très rapidement. » La moitié du site est ainsi réservée au stockage des cagettes qui représentent un volume important et, « compte tenu des coûts de transport, contribuent à cantonner l’activité au niveau régional. Nous sommes les seuls en Bretagne à réaliser des emballages en direction des ostréiculteurs », note le directeur. L’essentiel de leur saison ostréicole se réalise aux fêtes de fin d’année. « Dès le mois de décembre de l’année moins 1, nous commençons à fabriquer pour l’année suivante ». Autant dire qu’une marée noire ou des aléas compromettant les récoltes auraient des effets particulièrement néfastes sur l’activité. Mais pour l’heure, ce ne sont pas ces risques éventuels qui préoccupent le dirigeant.


Des avantages indiscutables


Au fil du temps, le bois a perdu de nombreuses parts de marché, particulièrement au profit du plastique et dans une moindre mesure du carton, les GMS imposant ce matériau à la plupart de leurs fournisseurs. Pour toute la filière, il s’agit désormais de regagner ces parts perdues. « On a beau entendre parler régulièrement du Grenelle de l’environnement, notre métier n’en perçoit aucun effet », regrette Paul-André Troy. Pourtant, les arguments en faveur de l’emballage en bois ne manquent pas. Le seul qui soit 100 % écologique, dans un peuplier issu de forêts certifiées PEFC (gestion durable), il est léger, ne subit aucun traitement et est entièrement biodégradable. Sans compter un excellent bilan carbone et une politique zéro déchet. Si seulement 50 % de la grume sont utilisés pour la fabrication des emballages, les sous-produits sont entièrement recyclés : les écorces servent à chauffer les locaux et sécher les emballages, les fines et sciures sont revendues pour la fabrication de plans de travail, les copeaux destinés à l’industrie du papier. Autant d’atouts que le plastique ne peut revendiquer. Alors ? « Nous ne sommes que 45 entreprises dans la filière en France. Difficile de nous imposer face aux prestations de services proposées par l’industrie plastique auprès des GMS, constate Paul-André Troy. La conversion se fera d’abord par les consommateurs qui, nos études le confirment, plébiscitent le bois. C’est à travers eux que nous parviendrons à convaincre les distributeurs. » Depuis plusieurs années néanmoins, le marché demeure relativement stable et linéaire. Tout en poursuivant son œuvre de persuasion, Norman s’attache à stimuler son activité : personnalisation des emballages, ouverture vers le marché des produits régionaux ou gastronomiques… En attendant que les grandes surfaces s’orientent elles aussi vers une conversion environnementale !


Véronique Rolland
N° 209 septembre 2011


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