Attractivité

CCI Côtes d’Armor : Thierry Troesch tire le signal d’alarme

C’est dans un climat grave que s’est tenue, ce mardi 25 juin 2018, l’Assemblée générale de la CCI des Côtes d’Armor. L’annonce faite par le gouvernement la semaine dernière de diminuer la taxe pour frais de chambre (TFC) perçue par le réseau des CCI, de 100 millions par an, sur les 4 prochaines années entrainerait pour la chambre costarmoricaine un manque à gagner d’environ 2 millions d’euros.

AG CCI 22 : (de g à d), Yves Le Breton, Préfet des Côtes d'Armor, Thierry Troesch, Président de la CCI 22, David Derré, ancien DG de la CCI 22 et Stéphane Drobinsky, directeur génral de la CCI 22 à compter du 9 juillet
V.Maignant
AG CCI 22 : (de g à d), Yves Le Breton, Préfet des Côtes d'Armor, Thierry Troesch, Président de la CCI 22, David Derré, ancien DG de la CCI 22 et Stéphane Drobinsky, directeur génral de la CCI 22 à compter du 9 juillet

Après avoir remis une lettre à Emmanuel Macron, à l’occasion de sa visite dans les Côtes d’Armor, mercredi dernier, Thierry Troesch a fait de même avec le Préfet des Côtes d’Armor, Yves Le Breton, présent ce matin à l’Assemblée générale.  Le Président de la CCI veut tirer le signal d’alarme. « Avec cet arbitrage annoncé par le ministre de l’Economie et des Finances, le gouvernement ne tient pas sa parole et met en péril l’avenir économique des territoires et l’appui aux entreprises. Fin 2017, plusieurs ministres s’étaient engagés oralement et par écrit, devant la représentation nationale et les partenaires européens, à garantir la stabilité des ressources de 2019 à 2022 après une baisse de 150 millions en 2018. Ceci pour garantir une visibilité au réseau jusqu’en 2022 ».

 

Risque de plan social

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire veut obliger les chambres consulaires à s’autofinancer en faisant payer leurs prestations aux entreprises. Ce qui va à l’encontre de leur mission d’institution publique et de leur vocation de base qui est d’accompagner les PME, TPE et commerces pour favoriser leur développement, mais qui est aussi d’aider les créateurs et les repreneurs. « Nous n’avons pas non plus vocation à concurrencer nos propres ressortissants, des prestataires de services privés ». Très remonté contre des décisions qu’il juge «  brutales », Thierry Troesch dénonce le risque de voir des CCI déposer leur bilan en particulier les plus rurales d’entre elles, « entraînant une véritable casse sociale au sein du réseau ». L’effectif de la CCI  22 s’élève à 160 personnes, 90 dédiées aux établissements gérés et 70 au Service aux  entreprises. Sur un plan régional, les CCI bretonnes emploient 916 collaborateurs (856 ETP) hors vacataires et équipements gérés. 

 

Régionalisation des dispositifs

Aujourd’hui toutes les options sont sur la table pour optimiser l’organisation régionale. « Nous  travaillons avec l’ensemble des CCI bretonnes à une optimisation des dispositifs régionaux. Pour preuve un hub formation régional va être lancé le 2 juillet avec une offre tarifaire unique sur l’ensemble du territoire. Déjà, sur les 6 premiers mois de l’année 2018, les ventes  de formations ont bondi de 20% par rapport à la même période l’année précédente. Preuve que nous sommes capables de nous adapter. La seule chose que nous demandons, c’est du temps. Je me bats pour que le gouvernement prenne conscience de la brutalité de ses décisions».

 

Un budget exécuté 2017 impacté par la baisse de la TFC

Pour mémoire la TFC était de 7 M€ en 2014, elle est tombée à 3,6 M€ en 2017. Aussi, malgré la cession de titres, la réduction de charges, notamment sur la participation aux aéroports et sur les charges d’exploitation, le budget exécuté relatif aux entreprises présente un résultat négatif de – 99 K€.

La capacité d’autofinancement de 373 K€ ne couvre pas les remboursements d’emprunt (585 K€). Les investissements sont autofinancés en totalité (270 K€). Le fond de roulement 2017 reste à un niveau satisfaisant (115 jours ) au regard des critères de la tutelle mais connaît une forte baisse (- 461 K€) qui va s’accentuer fortement en 2018 (-650 K€) et dans les prochaines années.

Pour sa part, le résultat portuaire ressort à 898K€ en 2017 mais doit être atténué par de conséquentes reprises de provisions : + 562 K€. Le résultat d’exploitation de plus de 335 K€ permet tout de même de financer une politique d’investissement ambitieuse : + 2,11 M€ en 2017, tout en couvrant le remboursement des emprunts et des autres dettes qui s’élèvent à + 1, 68 M€. La CCI gère 14 ports départementaux de pêche, de commerce et de réparation navale ainsi que du port de plaisance du Légué.

 

C’est dans ce contexte que Stéphane Drobinsky, le nouveau directeur général de la CCI des Côtes d’Armor, prendra ses fonctions le 9 juillet prochain. Heureusement, il connaît parfaitement le réseau consulaire pour avoir déjà occupé des responsabilités à la CCI Côtes d’Armor de 1997 à 2008 puis à Nantes de 2013 à aujourd’hui.

 

A lire : Côtes d’Armor : Stéphane Drobinski prendra la direction générale de la chambre de commerce et d’industrie, le 9 juillet

 

Évènements

AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À VENIR

Palmares
des entreprises
bretonnes

PALMARES 2023-2024 Je commande

Bretagne Économique