Rousseau aménagements routiers : reprise en 2017, la PME met le cap sur l’international

Implantée à Lanrodec dans les Côtes d’Armor, l'entreprise « Rousseau  aménagements routiers » a été reprise en mars 2017 par Ludovic Corvol. Cet ancien directeur des ventes entreprises-Europe du groupe  Renault se lance à l’international avec le soutien de Bretagne Commerce International (BCI). 

Comment décide-t-on de quitter un grand groupe après y a avoir fait une partie de sa carrière ? «  C’est simple, j’ai suivi ma femme qui venait d’obtenir un poste au CHU de Rennes. Ensuite, au regard de mon parcours, seule une création ou reprise d’entreprise  correspondait  à mes aspirations », explique, serein,  Ludovic Corvol. Après une formation à la reprise d’entreprise auprès des Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA) , il étudie pendant un an une centaine de dossiers de reprise. « Je m’étais fixé trois critères : une activité  industrielle, en B to B, tournée vers l’international ». Rousseau cochera toutes les cases.  Les premiers contacts avec le co-gérant majoritaire de l’époque sont pris en octobre 2016. La signature aura lieu six mois plus tard en mars 2017. «  J’ai fait rentrer au capital l’ancien dirigeant, Jean-Yves Gouiffes, devenu aujourd’hui directeur général adjoint opérationnel. Cette reprise c’est aussi une rencontre entre deux hommes. Il est celui qui a porté le développement de l’entreprise pendant plus de vingt ans. C’était essentiel qu’il reste ».

 

Spécialiste des petits et moyens ouvrages

Créée en 1976, l’entreprise Rousseau conçoit fabrique et pose des barrières, appelés plus prosaïquement « dispositifs de retenus routiers », destinées aux  ponts et viaducs. L’atelier de  4 400 m², situé en bordure de la RN 12 est en partie robotisé. « Notre métier consiste à débiter des pièces de métal, puis à les découper avant de les pointer. Nous sommes trois fabricants en France à exercer cette activité. C’est une niche sur laquelle Rousseau bénéficie depuis toujours d’une excellente réputation. Nos clients nous sollicitent pour notre expertise.  On compte parmi ces derniers, les grands groupes du BTP, Vinci,  Bouygues ou encore Eiffage, des entreprises de travaux publics comme Marc Roussel ou encore des métalleries et des collectivités publics qui préfèrent passer en direct. Spécialiste des petits et moyens ouvrages,  l’entreprise a réalisé 500 ponts  en 2017 auxquels s’ajoutent des protections caténaires et des garde-corps.  Le chiffre d’affaires de l’entreprise s’établit autour de 6 millions d’euros pour un effectif de 40 personnes.

 

Une concurrence étrangère pro-active

Le nombre de ponts à construire en France ne cesse de baisser. Le phénomène remonte à 2008. Pour se développer et re-gagner les parts de  marchés abandonner à la concurrence, il est plus que nécessaire d’être conquérant à l’international.  C’est le choix stratégique opéré par Ludovic Corvol pour les cinq ans à venir. « Depuis 2013, les nouvelles normes CE ont changé la donne. Ce n’est plus aux Etats de concevoir les plans des dispositifs de retenue routiers, mais aux fabricants. Si le terrain de jeu s’est considérablement agrandi, force est de constater que ce sont nos concurrents étrangers, en particulier ceux du sud de l’Europe qui ont su les premiers en tirer profit.  A nous de réagir aujourd’hui ». Rousseau ne part pas de zéro puisque 20 % de son activité sont déjà réalisés à l’international, en Afrique tout particulièrement.

 

Un plan d’action avec Bretagne Commerce International (BCI)

Pour gagner du temps, Ludovic Corvol s’est joint les services de Frédéric Barbier, correspondant BCI à la CCI des Côtes d’Armor. « Ensemble, nous avons mené un diagnostic du potentiel de développement de l’entreprise à l’international. Organisation, logistique, positionnement  produits, environnement, marchés ciblés, tous ces points ont été analysés. J’ai ensuite découvert un panel de dispositifs que je ne soupçonnais pas. J’en ai retenu trois : l’A3P (Assurance prospection premiers pas),  mis en place par BPI France avec 65% du risque pris en charge ; l’aide financière à la traduction du site Internet et autres supports de communication proposée par le Conseil Régional ; enfin l’aide à l’emploi d’un commercial export , également financée par la Région». Sur les conseils de BCI, l’entreprise Rousseau participera aussi à son premier  salon international, Intertraffic à Amsterdam, en mars. « Nous avons pris un stand de 45 m² et réalisé pour l’occasion des vidéos en anglais afin de présenter nos produits et notre savoir-faire. Cela à un coût bien sûr mais il ne faut pas faire les choses à moitié. J’ai également conscience qu’à l’international, les retours sont longs, entre trois et cinq ans». Cette stratégie s’accompagne de la refonte du site Internet et d’un travail sur le référencement avec des cibles clairement  identifiées : l’Afrique et les Pays de l’Est.

 

En attendant d’obtenir les premiers résultats à l’international, l’année 2018 se présente plutôt sous les meilleurs auspices. «Nous enregistrons une hausse de 35% des demandes de prix. Toutefois, je reste prudent car nous sommes sur des cycles longs avec des  décalages fréquents entre les prises de commandes et les réalisations. Mais j’ai la chance d’avoir une équipe engagée à mes côtés. Et cela, vous n’en prenez la mesure qu’après la reprise effective», conclut Ludovic Corvol.

Bretagne commerce international 

Contact : frederic.barbier@cotesdarmor.cci.fr – 02.96.75.11.53 

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