Bretagne Cosmétiques Marins exporte la beauté des algues

Premier groupe du littoral breton à maîtriser toute la chaîne de l’algue, BCM, Bretagne Cosmétiques Marins, réalise 80% de son chiffre à l’export. Il veut s’imposer aujourd’hui comme référence mondiale du haut de gamme.

L’exploitation de l’algue est largement partagée sur la région. Grandes, moyennes et petites entreprises s’y impliquent sur des niches. Bretagne Cosmétiques Marins à Plouguerneau n’est pas la plus importante mais capitalise sa spécificité unique de gérer la filière de A à Z. “J’invite les clients des quatre coins de la planète à venir nous visiter, explique André Prigent, le PDG. Je leur montre la récolte des algues, leur acheminement sans attendre à l’usine voisine, le traitement en moins de 24h et le produit fini, le temps de prendre un bol d’air iodé et de déguster un plateau de fruits de mer pêchés sur place… nul ne peut rivaliser !” Avec 52 salariés, le groupe a réalisé au dernier exercice un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros grâce à la complémentarité de ses filiales, Agrimer qui récolte les algues, les transforme et fabrique les produits finis de la R&D de Bretagne Cosmétiques Marins.

Au plus près…

Issu de Sup de Co de Brest, André Prigent a repris en 1994 une idée de son père Jean. Avec deux associés, ils sont donc partis à trois à la conquête du marché de la cosmétique à base d’algues. “Je me suis rendu au Japon à la recherche de clients sans un sou. En 1995, nous y avons réalisé 1 million de francs de chiffre et 7 millions l’année suivante… comme cela coûtait cher de m’y envoyer, j’ai fait des escales en Corée et à Hong-Kong pour optimiser le déplacement et prospecter. Et ça a marché.” Au culot car la jeune entreprise n’avait pas encore les moyens de production de quantité. Il a fallu faire fabriquer en externe en attendant que l’outil local assume la charge. Aujourd’hui, Agrimer transforme 10 000 tonnes d’algues récoltées en pointe du Finistère. Elles arrivent aussitôt à l’usine de
la zone artisanale de Prat Menan à Plouguerneau qui les traite sans attendre pour en garder toutes les qualités. De l’autre côté de la petite rue, les ingénieurs en conçoivent toutes les applications pendant, qu’en anglais, se négocient les ventes sur la planète sur le principe de “une marque, un pays, un distributeur”. “Notre production part à 80% à l’export sur 45 pays, poursuit André Prigent. C’est presque un hasard né de notre
démarrage : comme nous vendions beaucoup à l’étranger, et en particulier en Asie, nous n’avons pas eu alors le temps de nous occuper du marché français !”
Ces dernières années, l’Hexagone a, à son tour, été aussi conquis via “Thal’Ion”, la marque du groupe à destination des centres de thalassothérapie (120 produits), “Isomer”, gamme à destination du grand public (40 produits), et plus récemment “Thalasso Bretagne”, 3ème gamme à identification régionale (30 produits). Sans oublier des fabrications à façon pour d’autres marques.

Au plus loin…

Pour satisfaire une clientèle haut de gamme, BCM a innové en lançant “Thali (sens”. “Thali pour notre métier de la mer, une parenthèse ouverte et sans fermeture pour toutes les options possibles vers les sens”, explique André Prigent. L’entreprise répond là à l’explosion du spa. “Jusqu’à présent, nous touchions les 7% de femmes qui fréquentent les 12 000 instituts d’esthétique de France. Dans les spa, on trouve en plus 30% d’hommes, une clientèle globale pour laquelle nous avons conçu une nouvelle génération de produits.” Sont ainsi nés cinq rituels de soins à forte identité : l’itinéraire oriental détoxifiant, la plongée atlantique revitalisante, l’échappée asiatique apaisante, l’évasion polynésienne relaxante, et l’escapade amazonienne énergisante. Tous à base d’algues bretonnes déclinées avec des senteurs des destinations choisies. Trois esthéticiennes polyglottes BCM parcourent dorénavant la planète pour former les personnels des plus grands hôtels à ces soins originaux conçus à Plouguerneau. Aux gommages, bains, enveloppements ou modelages, s’ajoutent des infusions et des musiques de circonstance. “Ce sont des prestations pour une clientèle internationale privilégiée qui au final valorisent toute notre gamme, argumente André Prigent. Et tout cela à partir d’algues de la pointe de Bretagne !”

Yves Pouchard

N° 193 mai 2009

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