Compétences

Filière. Naissance du Cluster algues Bretagne pour dynamiser leur production et leur exploitation

Connecter, communiquer, organiser pour exceller. Voilà listées les principales actions, si ce n'est missions du tout nouveau Cluster algues Bretagne, créé début avril sur la pointe Finistère. Entreprises, collectivités territoriales, établissements de recherche et d'enseignement, ainsi que partenaires financiers sont réunis dans cette nouvelle organisation dont l'objectif premier est de faire de la Bretagne un territoire d'excellence et moteur pour le développement économique de cette filière au fort potentiel.

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Caroline Peltier, cheffe de projet algues Bretagne, Frédéric Faure (Algaia), Philippe Legorjus (Algolesko), Jean-Pierre Rennaud (Azollae) et Patrick Leclerc (Pays de Landerneau Daoulas)

« Les algues, c’est le pétrole de demain« , synthétise Jean-Pierre Rennaud, fondateur de l’entreprise aquacole Azollae à Groix, et premier président du Cluster algues Bretagne, élu le 6 avril à l’issue de l’assemblée générale constitutive. Végétaux à la croissance « la plus rapide au monde« , les algues sont sources de fertilisants naturels pour l’agriculture, d’aliments pour l’industrie agroalimentaire, d’alginate pour la cosmétique, de biomatériaux pour la plasturgie, d’innovations multiples, etc. Vivier de biodiversité et puissant puits de carbone, elles répondent aussi au défi du changement climatique.  « Ses qualités et caractéristiques offrent une palette élargie de créations de valeur. L’algue est l’alternative idoine et nécessaire pour répondre aux enjeux de nutrition, d’environnement et de biodiversité qui guident l’avenir de la planète. La mer va aider la terre« , plaide l’aquaculteur, également brasseur engagé et promoteur de l’agriculture régénérative sur l’île de Groix. 

La Bretagne, l’écosystème adéquat

Avec ses quelque 5000 km de côte, sa centaine d’entreprises dédiées à l’exploitation des algues, ses centres de recherche reconnus, ses innovations saluées…, la Bretagne dispose de l’écosystème adéquat pour que la filière algue s’y développe positivement. La région a sa carte à jouer, à condition d’être volontaire et organisée. « Aujourd’hui, sur les 130 000 tonnes d’algues que les entreprises de la région exploitent, la majorité vient d’Asie. C’est une équation qu’il faut inverser, et nous avons toutes les ressources nécessaires pour le faire.«  Le Cluster a donc été créé et étendu pour cela – il a dans un premier temps été porté par et à l’échelle du Pays de Brest (2021-2023) -, pour structurer la filière, connecter l’ensemble de ses acteurs, rendre la synergie possible et développer les potentiels de production et d’exploitation. « Si on ne réussit pas ce challenge, la Bretagne passera à côté de son rôle et d’une filière d’avenir« , conclut Jean-Pierre Rennaud.

Un marché en croissance forte

Pour remplir ses missions, le cluster dispose d’un premier budget de 100 000 euros, abondés par des collectivités territoriales (la Région Bretagne apporte 15 000 euros), des industries de toutes tailles et de tous secteurs (aquaculture, cosmétique, agriculture, pharmaceutique, biomatériaux…), des centres de recherche et d’enseignement (la station biologique de Roscoff, l’UBO-IUEM, l’institut agro de Rennes-Angers), et des banques locales. « Cette structuration va permettre un travail efficace et opérationnel dans le champ du développement économique. L’algue est un marché en croissance, entre 10 et 15% par an. Nous réunissons les acteurs et les compétences pour massifier ce poids et faire de la Bretagne, un leader mondial », projette Frédéric Faure, dirigeant de l’industrie Algaia et trésorier du Cluster. 

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