Cobi engineering, maître d’oeuvre en bâtiments industriels et commerciaux

Depuis son rachat en 1993 par 3 salariés sur les 18 que comptait l’entreprise, Cobi Engineering a su mettre en place un développement maîtrisé. Les fluctuations du chiffre d’affaires ? une constante liée à l’activité même qui permet d’aborder la crise avec une relative sérénité.

De conducteur de travaux avant 1993, Jean-Yves Primault est devenu le PDG d’une entreprise de 47 salariés. Le siège situé à la sortie du bourg de Lanvallay, près de Dinan, est le reflet de ses réalisations. Immeubles de bureaux, bâtiments industriels et commerciaux sont leurs marchés privilégiés. Des secteurs dans lesquels il faut savoir s’adapter.

Une activité en perpétuel mouvement
_ « Le 4 avril 1993, Edouard Balladur annonçait le gel des autorisations de grandes surfaces commerciales, se souvient Jean-Yves Primault. Cela faisait à peine 1 mois qu’avec deux autres associés nous avions acheté notre société travaillant à 80% pour les surfaces commerciales ! » Autant dire que, depuis, l’homme et ses associés se sont rôdés aux soubresauts de leur activité, essentiellement liés à la législation et ses évolutions… « Nombre de nos projets sont soumis à autorisation et enquête publique. Nous mettons 4 à 5 ans à les monter et nous travaillons donc à long terme. C’est pourquoi nous gérons un portefeuille de 500 dossiers dans tout l’Hexagone ». De quoi conserver une certaine quiétude face aux écarts de chiffre d’affaires d’une année sur l’autre. S’il a fait un bond de 20% en 2008, l’année 2009 s’est achevée avec une baisse de 4%, soit 8,2 millions d’euros d’honoraires. Certes, Jean-Yves Primault assure que ces « glissements » sont une situation habituelle pour un bureau d’études, mais il reste attentif au contexte économique. « Pour nous, la crise est uniquement bancaire. Les clients ont du mal à obtenir leurs prêts ou attendent que les taux baissent. Mais ils ne tirent pas les prix vers le bas pour autant. Cela vient des artisans eux-mêmes qui, depuis septembre, répondent aux appels d’offres en proposant des prix de –15 à –20% en voyant baisser leur carnet de commandes. » Selon la presse spécialisée, 25% des bureaux d’études devraient déposer le bilan cette année. Leur talon d’Achille ? La mono clientèle. Or, Cobi Engineering a misé depuis longtemps sur la variété et la mobilité, afin de suivre le dynamisme de la grande distribution. L’entreprise réalise 60% de la part de marché de Système U Ouest, mais est également présente à Strasbourg, Lyon ou Bordeaux, pour Leclerc, Intermarché, Carrefour et bien d’autres. Il lui arrive même de réaliser des projets atypiques tels que le Grand aquarium de Saint-Malo ou le futur cabaret de Dol-de-Bretagne. « Néanmoins, pour éviter toute mauvaise surprise, nous avons répondu à des concours, bien que ce ne soit pas dans nos habitudes. Nous allons être un peu plus présents dans la région, avec un carnet de commandes à moins long terme. Il s’agit simplement d’une mesure de compensation, car si nous ne nous intéressions qu’à des projets de court terme, nous serions totalement fragilisés ».

S’adapter aux réglementations
_ Ce sont donc les projets de plus de 4 000 m² qui intéressent d’abord l’entreprise. En grande distribution, la moyenne est d’environ 8 000 m² par surface commerciale et 40.000 m² pour les entrepôts. Outre les études d’impact, les commissions départementales d’aménagement commercial et autres obligations réglementaires, de nouvelles normes issues du Grenelle de l’environnement sont apparues. « Il y a donc une évolution dans la technique et dans les coûts, indique Jean-Yves Primault. Récupération d’eau de pluie, panneaux solaires… Nous réalisons le bilan carbone des bâtiments et nous expliquons aux clients les gains possibles s’ils investissent dans un domaine ou un autre ». Or, s’il n’y a pas de grosses discussions sur les amortissements de moins de 7 ans, au-delà c’est plus difficile. « Pour autant, le Grenelle de l’environnement a ouvert les yeux sur le métier du bâtiment qui demeure très artisanal, constate Jean-Yves Primault. Je pense notamment aux pertes d’énergies liées à la non-industrialisation des projets. Du côté de la grande distribution, il s’agit surtout d’économies d’énergie en abandonnant les lampes à incandescence et spots d’animation. On tente également de modifier les habitudes des consommateurs en conseillant des portes sur les meubles surgelés. Quand on sait que 45% de la consommation énergétique de la grande distribution est liée au froid… Mais si on nous demande parfois d’aller au-delà des normes, il reste beaucoup à faire ».

Véronique Rolland
_ N° 199 avril 2010

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