BL Quincaillerie, commerce en gros de quincaillerie et fournitures industrielles

Si la fusion juridique opérée en 2012 entre les 4 sociétés appartenant au groupe Boschat-Laveix Quincaillerie est le point d’orgue de la stratégie de développement externe de ses dirigeants, elle n’en signe pas la fin. Au siège social de Lamballe, on sait que les contraintes du marché imposent la poursuite d’un tel déploiement et on s’apprête à y faire face.

En août dernier, la SAS Quincaillerie Boschat, la SAS Laveix, la SAS JMC et la SAS Boschat et Marzocca se regroupaient au sein de la holding Boschat-Laveix Quincaillerie ; fruit d’une politique de création d’agences et de rachats soutenue, depuis le milieu des années 1990. S’adressant aux professionnels du second-œuvre (menuisiers, charpentiers, serruriers, plaquistes, etc.), l’objectif clairement affiché était avant tout de prendre le leadership de la distribution auprès des fabricants de menuiseries. « Aujourd’hui, nous avons atteint notre objectif sur cette clientèle spécifique qui représente 60% de notre chiffre d’affaires de 70 millions d’euros, indique Christophe Boschat, président de BL Quincaillerie. D’autant que le marché a évolué. Auparavant, nous avions affaire à des artisans qui fabriquaient et posaient. Désormais, il y a plutôt les fabricants d’un côté et des artisans poseurs de l’autre ».

Une réorganisation interne

13 magasins en France, 250 salariés, 14 000 produits au catalogue et plus de 700 fournisseurs… Des chiffres derrière lesquels s’impose une obligation de productivité et d’adaptation à la demande. « Depuis 2012, nous avons réorienté l’entreprise en spécialisant les équipes de technico-commerciaux par domaines d’activités, en fonction des métiers de nos clients, poursuit Christophe Boschat. Par ailleurs, dès cette année, nous allons finaliser la centralisation des commandes à partir de notre plate-forme logistique basée près du Mans ». Et, comme à Lille ou Bordeaux, repenser les magasins et la présentation des produits : terminés les comptoirs aux rares rayonnages, qui cachent l’essentiel des produits en réserve, ces derniers étant mis à disposition après requête auprès du vendeur. D’ici fin 2013, des showrooms et d’importants rayons en libre-service seront aménagés dans chaque établissement. Pour autant, la couverture hexagonale reste incomplète et certains secteurs demeurent vierges d’agences, particulièrement le centre et le sud de la France. Il reste encore du grain à moudre…

Pour une conquête prudente

« Notre secteur, comprend une cinquantaine d’acteurs majeurs, indique Christophe Boschat. Ceux qui réalisent moins d’un million d’euros de chiffre auront de plus en plus de mal à exister. Nous ne sommes pas dans la grande distribution et nous avons de petites marges arrière. Nous sommes donc contraints à la course au volume pour assurer la rentabilité. Rapidement, nous allons passer à une concentration du marché sur une trentaine d’acteurs. D’autant que toute une génération arrive à l’âge de la retraite et va devoir céder son activité, renforçant ce mouvement de fond. » Pour BL Quincaillerie, pas question donc de regarder passer le train, mais s’arc-bouter au contraire contre les méfaits de la crise économique : de 76 millions d’euros en 2008, le chiffre d’affaires a baissé de près de 10% en 2009, puis s’est stabilisé sur 2010/2011. En 2012, un léger recul de – 5% renforce la nécessité d’une attitude offensive. « Aujourd’hui, sans une progression de 10% du chiffre d’affaires, personne ne retrouve la rentabilité de l’année précédente, constate Christophe Boschat. Nous allons devoir passer le cap des 100 millions pour nous assurer une base solide. Notre croissance externe va donc se poursuivre, mais pas à n’importe quel prix et avec prudence. Malheureusement, un certain nombre de distributeurs sont en difficulté, mais nous ne nous intéresserons qu’à des entreprises viables et en bonne santé. Nous avons d’ores et déjà ciblé quelques opportunités. »

Véronique Rolland

Bretagne Economique N°219 Février-Mars 2013

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