Actuelles Façades responsabilise les jeunes

A la tête depuis décembre 2006 d'Actuelles Façades, société de ravalement (Le Rheu-35), Alain Guéganton mise sur des conditions de travail améliorées et sur l'innovation environnementale pour assurer son développement.

«C’est en découvrant à la Chambre de Métiers des artisans avec de bons bilans que j’ai eu envie de me lancer», rappelle volontiers Alain Guéganton. C’est ainsi que devait naître à l’automne 2006 Actuelles Façades, une création et non une reprise ; c’est à souligner. 337 000 euros de CA la première année, 480 000 euros en 2008 : cette société de 5 personnes (maçons et chef d’équipe) a su jouer de son positionnement sur son territoire (Ille-et-Vilaine et canton de Dinan) avant de s’élargir l’an passé en Mayenne. «Chez moi, pas un de mes gars ne gagne moins de 1 400 euros. Un chef d’équipe de 23 ans peut tabler sur plus de 2 000 euros. Et je parle en net !» Passé par le monde du service, cet ancien directeur commercial à Rennes pour Radiance n’est pas un «gars du bâtiment» tombé dedans tout petit. Ce qui lui donne un bon angle de vue sur son secteur (distancié) et une approche volontiers atypique dans un univers trop souvent dévalorisé. «Ma politique salariale, je m’en loue ! Je ne suis pas naïf, je me pose la question du retour sur investissement. Et bien, il n’y a pas photo : je persiste dans ma logique de responsabilisation des jeunes avec de bons salaires. Je préfère ça à un autre payé au Smic qui sera démotivé et derrière qui il faudra toujours être !»

En finir avec les idées reçues

_ Face à la question de la perception des métiers dans le BTP, le dirigeant affirme là encore un positionnement qui entend bien en finir avec les idées reçues. «Il y a non seulement méconnaissance de nos métiers et tout dépend encore de l’historique familial de chacun. Sans même évoquer cette politique qui a voulu emmener 90% des élèves au bac avec des parents qui ne rêvent que de métiers intellectuels pour leurs enfants.» Et quand on lui fait remarquer qu’il n’est pas sûr que le maçon rêve de voir son fils manier la truelle, Alain Guéganton relance : «il y a un déficit d’image qu’il faut corriger. Je suis le premier à encourager les visites de scolaires dans nos entreprises et je suis rassuré quand j’entends un jeune me dire : je n’imaginais pas les choses comme ça.» De fait, entre les murs à ravaler dans le froid et la toiture à refaire sous la pluie, la question de la pénibilité du travail revient toujours sur le carreau «alors qu’on n’en est plus là ! fulmine le dirigeant. Toute une nouvelle génération d’artisans a su évoluer. Quant aux entreprises d’hier, elles se doivent d’aborder la réalité de 2009 différemment ! Il pleut ? On bâche ! Il gèle ? Je mets mon équipe à l’entretien.» Evolution des conditions de travail qui peut même profiter aux quadragénaires en quête de reconversion : «Prenez ce salarié de PSA que j’avais en ligne à l’instant. Il a 43 ans, il est sur le départ… et s’interroge sur une réorientation vers le BTP. Je lui dis : oui ! A 43 ans ? Tout à fait ! Parce qu’il a encore devant lui une bonne dizaine d’années comme chef d’équipe s’il démontre qu’il en veut.» D’autant plus que le métier ne cesse de monter en gamme : «nous savons aussi nous montrer innovants du côté des outils, avec des perches qui permettent aux salariés de moins s’exposer en hauteur, mais aussi en s’inspirant du Grenelle de l’environnement. En 2008, 100% de notre activité reposait sur des ravalements classiques : 50% aujourd’hui. Nous intervenons de plus en plus avec des compléments de solutions (enduits brevetés de BASF1- groupe chimique allemand). Nous sommes submergés de demandes !» Ces initiatives lui ont permis d’être un des 5 lauréats « catégorie innovation » à l’occasion du dernier salon Vivre et Habiter à Saint-Malo.

_ Serge Marshall – n° 194 juin 2009

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