Diversifier en Corre et encore

Société familiale spécialisée en gros œuvre, l'entreprise Raoul Corre, du nom du fondateur, voyait son avenir s’obscurcir en 2003 quand Gilbert Coum prit le pari de la reprendre et de l'emmener vers la diversification. Pari réussi.

« Je n’ai pas voulu en changer le nom. La maison avait une histoire et moi, pas d’égo à assouvir en lui donnant le mien », s’amuse aujourd’hui Gilbert Coum. Créée à Lesneven en 1928 par Raoul Corre, l’entreprise de bâtiment immigrera un temps à Brest au lendemain de la Seconde guerre mondiale pour participer à la reconstruction de la ville. A son retour au bercail, elle comptera jusqu’à 70 salariés, puis au décès de Raoul, en 1968, son fils Louis et son gendre André Le Bras prendront la relève.


L’entreprise se lance alors sur le créneau des appels d’offres, publics et privés, en gros œuvre toujours, mais aussi en menuiserie d’intérieur et agencement. Quand Yannick Le Bras, fils d’André, en reprend la direction en 2000, la crise est passée par là et Raoul Corre n’emploie plus que 19 personnes pour un chiffre de 1,5 million d’euros.


« Je passais souvent devant cette entreprise, désormais installée au Folgoët, et je me disais qu’elle correspondait bien au format que je souhaiterais un jour pour me mettre à mon compte, se souvient Gilbert Coum. En 2003, lorsque le souhait de vendre a été émis, je n’ai pas hésité ! » L’homme a alors 48 ans et une grosse envie d’appliquer sa vision de l’entreprise qu’il s’est forgé après un long parcours à succès chez l’un des grands de la maison individuelle. « Avec un bac philo en poche, j’ai grandi à l’école Trécobat. Son dirigeant, Marcel Tréguer, m’a fait confiance et j’ai appris auprès de lui, passant de commercial à responsable d’exploitation d’un site… de 20 personnes. J’étais taillé pour reprendre les 19 de Raoul Corre ! »

Diversification au pas de course

Sans attendre, Gilbert Coum crée un bureau d’études de dessin vers le particulier mais sans abandonner les appels d’offres. Il prend les garanties indispensables pour être reconnu constructeur de maisons individuelles et lance une activité de rénovation et d’extension de l’habitat. « Je sentais qu’il y avait là un créneau appelé à se développer et auquel peu de monde s’intéressait alors. En octobre 2003, à notre première participation à un salon de l’habitat à Brest, j’ai rempli le carnet de commandes ! » Puis en 2006, c’est la reprise de l’activité cuisine en sommeil depuis des années. Deux ans plus tard, c’est le rachat du constructeur de maisons individuelles Prigent à Saint-Pol-de-Léon et ses six employés, avec création d’un bureau d’études. Enfin en 2011, « Livinside, les intérieurs selon Raoul Corre » est ouvert à Brest sur 180 m² d’expo et bureau avec deux commerciaux et un dessinateur pour présenter des cuisines, salles de bain et dressings. « La diversification a redonné de l’allant à l’entreprise et assis sa pérennité, analyse Gilbert Coum. Au premier bilan en 2004, le CA a atteint 2,4 millions, pour dépasser les 7 millions en 2007, et atteindre aujourd’hui, malgré la crise, les 8,5 millions. Mais ma grande fierté est d’avoir reçu en 2006 le prix Gazelle des futurs champions de l’économie française des mains du ministre. Un prix qui récompense les plus fortes croissances de la masse salariale. De 19, l’effectif était passé à 49 ! »

Gestion des chantiers

En cette année, Raoul Corre emploie 62 personnes, dont 45 affectées à la production proprement dite. « Notre force est de pouvoir réaliser nous-mêmes la grande majorité des travaux, maçonnerie, charpente, menuiserie ou plâtre, et de limiter le recours à des sous-traitants. Nous avons ainsi une meilleure gestion des chantiers qui va encore être renforcée par l’embauche récente d’un directeur technique pour une supervision particuliers en rénovation, extension et construction neuve, à 30% en appels d’offres de gros œuvre et 10% dans les cuisines et aménagements intérieurs.


« L’objectif est de porter cette branche à 1 million d’euros au plus vite, conclut Gilbert Coum. Face à la crise, la priorité est la stabilité mais je ne refuserais pas une opportunité d’agrandissement, a-priori vers le sud Finistère… »

Yves Pouchard


Bretagne Economique n°212 Février-Mars 2012


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