Seemysea permet d’échanger son bateau

En 2008, Jacques Moy, Bruno Maschelein et Philippe Le Goff fondent Seemysea : un site Internet d’échanges de bateaux de plaisance. Sur les 300 adhérents que compte aujourd’hui le site, 80 préparent de tels échanges à travers les cinq océans. Bientôt, Seemysea proposera aussi d’échanger sa maison contre un bateau.
Seemysea permet de découvrir de nouvelles mers

Printemps 2007 : Jacques Moy, propriétaire d’un bateau de croisière de 14m de long, réfléchit à ses prochaines vacances. « Je connaissais la région par cœur et j’avais envie d’aller plus loin, mais je n’en avais pas le temps. J’ai pensé que la meilleure solution serait de faire un échange avec un autre plaisancier, dont le bateau serait dans une zone qui m’intéresse. »

L’idée de créer un système d’échange de bateaux fait son chemin dans l’esprit du lorientais. « Il y avait déjà les échanges de maisons, qui fonctionnent très bien. Mais je n’étais pas sûr que cela marche aussi bien avec la plaisance, car c’est un monde conservateur avec un attachement à son bateau très fort.»

Il propose finalement à deux amis de se jeter à l’eau avec lui. Les trois hommes connaissent bien la mer : Jacques Moy navigue depuis 45 ans, le nantais Bruno Maschelein a été chef de bord en croisière et skipper en régate, et Philippe Le Goff, groisillon, a fait des convoyages entre Hong-Kong, Manille et Singapour.

En janvier 2008, les trois « voileux » fondent une SARL et lancent le site Internet Seemysea. Une adhésion annuelle de 70 € permet d’entrer dans le système d’échanges. On peut échanger partout dans le monde, pour n’importe quelle durée, autant de fois que souhaité, et avec n’importe quel bateau. Une grande liberté, mais dans les limites de la Charte de Seemysea qui incite au respect mutuel et au respect de l’environnement. Le site propose aussi une aide juridique et technique pour mieux préparer la rencontre et les croisières.

Dès la première année, une dizaine d’échanges ont été pratiqués. « Le premier échange s’est déroulé entre des plaisanciers bretons et marseillais. Ils étaient vraiment ravis », raconte Jacques Moy. « D’ailleurs c’était plutôt un échange d’hospitalité : l’été dernier, les marseillais ont été accueillis par les bretons, et cet été ce sera le contraire.»

Des échanges d’hospitalité

La plupart des échanges se font ainsi : les partenaires décident de naviguer ensemble sur un bateau, puis sur l’autre. « Cela permet les échanges entre plaisanciers, ils se font découvrir leur bateau et leur zone de navigation. Ils s’indiquent les bons plans et les difficultés éventuelles. »

Jusqu’ici, il n’y a pas eu de mécontents. « Nous ne voulons envoyer personne dans une galère, donc nous contrôlons toutes les annonces », rassure Jacques Moy. « On vérifie le bon entretien des bateaux grâce aux photos. C’est un contrôle visuel assez léger, mais ceux qui veulent faire des échanges sont invités à mieux se renseigner. Nous contrôlons aussi les CV nautiques. »

« Les échanges sont suffisamment encadrés pour que les gens soient rassurés, mais chacun trouve la forme d’échange qu’il souhaite.»
Jusqu’ici le système fonctionne et les relations s’autorégulent. Jacques Moy précise que « la plupart des échanges se font spontanément entre bateaux de même taille. Ça rassure tout le monde car les manœuvres sont plus faciles avec un bateau dont on connaît les dimensions. »

Pour l’instant, aucun des trois compères n’a quitté son emploi pour se consacrer au site Internet. Bruno Maschelein est cadre infirmier à Lorient, Philippe Le Goff gère une maison d’hôtes à Groix, et Jacques Moy est cadre dans le secteur touristique et culturel. «Si nous voulions nous consacrer entièrement à Seemysea, il faudrait passer à la vitesse supérieure. Aujourd’hui, le CA de notre SARL provient uniquement des adhésions. Nous espérons atteindre les 1 000 adhésions d’ici 2 ans, mais même alors, ça ne pourrait pas nous faire vivre tous les trois.»

Pour l’instant, la priorité est de lancer un nouveau service : l’échange maison/bateau. « Beaucoup de personnes nous disaient qu’elles avaient un vrai CV nautique, mais qu’elles n’avaient pas, ou plus, de bateau. Ils voulaient pouvoir profiter tout de même du système d’échanges. Nous avons pensé que ça pourrait valoir le coup, et une nouvelle rubrique consacrée à ces échanges sera mise en ligne d’ici quelques semaines. »

Julie Durand

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