Un breton témoigne : financer la croissance des PME par la Bourse, c’est possible

Christian LE COADOU PDG de Faros (Lannion) de 1986 à 2006, témoigne ici de son expérience de dirigeant de PME lorsqu’il a voulu développer son entreprise et donc trouver des financements.
_ Pour rebondir à ces propos : lecoadou.christian@orange.fr

En 1986, j’ai créé une PME innovante avec l’aide de l’ANVAR. Comme beaucoup d’autres, incapable de financer la croissance par les banques, ma société qui faisait, en 1996, un CA de 2.3M€ avec 35 personnes était au bord du dépôt de bilan. L’inscription sur le Marché Libre a permis de lever 380 000 euros, de quoi tenir et passer le cap difficile.

Deux ans plus tard, en1999, la société faisait un CA de 10M€ avec 85 personnes, après avoir racheté deux sociétés concurrentes (une aux USA, l’autre en France) qui ont été payées en titres du Marché Libre, donc sans l’aide des banques. En 1999, l’introduction sur le Second Marché a permis de lever 4M€.

Trois ans plus tard, en 2001, la société faisait un CA de 19M€ avec 150 personnes, après avoir racheté cinq sociétés concurrentes ou complémentaires (dont une aux USA et une autre en Italie) qui ont été payées en titres du Second Marché, donc sans l’aide des banques. Ces acquisitions ont permis de s’approprier de la technologie, des portefeuilles de produits et d’accéder à des parts de marché.

Ainsi la bourse a permis d’acheter 13M€ de CA, dont 8M€ aux USA et 4M€ en Italie, pour le prix de 7M€ payés en titres représentant une dilution de 31%. De 1996 à 2002, le CA est passé de 2,3 à 19M€, l’effectif de 35 à 150 personnes et la capitalisation boursière de 3 à 17M€.

Le Marché Libre, non réglementé, est le marché le plus facilement abordable pour une PME. Il permet de financer des croissances externes même à l’étranger. Début 2014, il y avait environ 300 sociétés cotées sur le Marché Libre pour une capitalisation moyenne de 20M€ et un CA moyen de 4M€ avant introduction. Combien de PME cotées en Bretagne ? Moins de 10.

Le financement de cette croissance externe n’est pas prélevé sur la trésorerie des PME, ni sur les budgets de la Région et il ne fait pas appel aux banques. C’est l’actionnaire qui paye en acceptant une dilution. Ce qui est juste puisqu’en cas de succès il va s’enrichir. Les idées de croissance ne manqueraient pas aux patrons de PME s’ils pouvaient disposer de ce mode financement.

Je peux en parler, je suis passé par là.

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