Rapide Kicoll change de main

Depuis le 1er janvier, Annie et Patrick Allain ont passé les commandes de leur entreprise à Loïc Malléjac, ancien ingénieur chez Schneider Electric. A 42 ans ce cadre expérimenté reprend sa première affaire. Histoire d'une transmission.

‘J’aurai 60 ans en juin prochain et nous avions décidé, avec mon mari, qu’à un million d’euros de CA, nous arrêtions… du moins nous transmettions, car il n’est absolument pas envisageable de s’arrêter, s’exclame Annie Allain. C’est chose faite !
Patrick et Annie Allain dirigent Rapid Kicoll depuis 20 ans. L’entreprise a été créée en 1926, à Quintin, par le père de Patrick pour y développer toute une gamme de tuyaux et de raccords, en particulier, dans le domaine des garages automobile. En 1974 quand le fils intègre l’entreprise, il décide de diversifier le portefeuille clients et se tourne vers le marché des IAA.

Le 1er CFIA fait décoller les ventes
_ 1990, nouvelle étape : Annie et Patrick reprennent ensemble l’entreprise, s’installent en région rennaise, à Saint-Gilles, et créent les conditions pour renouveler une clientèle désormais tournés vers l’agro-alimentaire, véritable moteur de l’économie bretonne. A l’époque, le CA de Rapid Kicoll est de l’ordre de 170 000 euros. Avec le recul et les événements actuels, ce virage stratégique a sans doute été essentiel pour la pérennité de Rapid Kicoll. En 1996, la première édition du Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (CFIA) est l’occasion de rencontres fructueuses avec les principaux acteurs du marché. LNA, Roullier, Jean Floc’h, pour ne citer qu’eux, les poussent à investir. » Il a fallu aller sur le marché européen pour trouver les tuyaux répondant aux exigences du secteur, à savoir des tuyaux avec sertissage aseptique garantissant l’absence totale de migration et une « nettoyabilité » totale après utilisation. Nous signons à cette époque un partenariat stratégique avec l’italien MTG qui fabrique sous marque Rapid Kicoll ces tuyaux haut de gamme. A charge pour nous de dessiner les plans des raccords avec le profil le mieux adapté au sertissage,’ explique le couple. Dans la foulée, le site Internet est lancé. Avec 30 visiteurs/jour, il s’ouvre très vite les portes de l’international (5% du CA).
Ce partenariat exclusif, allié à un savoir-faire ancestral, a très vite séduit Loïc Malléjac, le repreneur. ‘J’ai profité d’un bilan de compétence pour prendre, fin 2007, mes premiers contacts : CCI, CRA (Cédants & repreneurs d’affaires), … j’ai eu très vite de très bonnes sensations! Après un premier échec sur un dossier, je me suis rapproché du cabinet Finance & Stratégie (35), d’un expert-comptable ainsi que d’un bon avocat pour finaliser au mieux mon offre. II est indispensable de faire appel à des compétences extérieures. L’existence de supports informatiques élaborés, de tableaux de bord et d’évaluation du personnel au sein d’une petite structure m’ont fait forte impression, je sentais que j’étais prêt.’

Tout s’est fait dans la transparence avec le personnel
_ De son côté, le couple Allain avait ses exigences : » Quand, en février 2008, nous avons eu les premiers contacts avec Félix Jolivet du Cabinet JTB , tout le personnel (5 salariés) était au courant de notre démarche. Pour assurer au mieux leur avenir, nous ne voulions pas de grands groupes. Nous avons regardé 5 dossiers et, sur les 3 restant en lice, Loïc Malléjac présentait un atout majeur aux yeux de nos partenaires italiens : sa jeunesse ! Pour le reste, une fois la décision prise (en mai 2008), nous avons tout délégué au cabinet JTB et avons pu jusqu’à la fin nous consacrer en toute sérénité à nos seuls clients. Nous étions dégagés de toute la partie affective qu’entraîne une transmission’ confie Annie Allain qui ne peut s’empêcher de nous souffler qu’un projet de création est déjà dans les tuyaux! C’est promis, nous en reparlerons dans un prochain numéro.

Après avoir démissionné fin décembre, les deux ex-dirigeants interviennent pour neuf mois encore en tant que consultants auprès de Rapid Kicoll : à plein temps les 3 premiers mois, puis à mi temps et enfin à 3/4 temps. » Nous consacrons au moins une journée par semaine à aller voir, ensemble, les clients’, conclut Loïc Malléjac, le repreneur, qui a obtenu plus de crédit qu’il n’en demandait ! 5 banques ont donné un avis favorable à son dossier. Il a bénéficié en sus d’un prêt de 25 000 euros de Bretagne Entreprendre, 15 000 euros du CCRE et d’un contrat de développement transmission sur 7 ans avec Oséo qui lui permet de décaler le montant de ses charges les deux premières années. Nous étions pourtant fin septembre 2008 !

Véronique Maignant
_ Numéro 191 février/mars 2009

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