Ille-et-Vilaine : Crezé, une reprise de haute volée

Fondée en 1908, la serrurerie-ferronnerie rennaise Quinton vient d’être reprise par Gaël Hardy. Pendant six mois, lui et Rémi Crezé, le cédant, ont travaillé ensemble pour faciliter le passage de témoin.

La vingtaine de salariés de l’entreprise Crezé, installée à Saint-Jacques-de-la-Lande et spécialisée dans les menuiseries métalliques, se réjouit. La relève est assurée. Rémi Crezé, leur patron, peut partir en retraite le cœur léger. Son successeur, Gaël Hardy, va poursuivre l’aventure dans le même état d’esprit. A 43 ans, ce Rennais formé à l’Ecole supérieure de commerce et de management de Strasbourg, puis diplômé de l’Université de Watford (Angleterre), a déjà un joli parcours professionnel à son actif.

Après des expériences dans le domaine des achats industriels et chez un équipementier automobile, Gaël Hardy entre en 2002 à Euro-Shelter, filiale rennaise du groupe Nexter, spécialisé dans les équipements et aménagements intérieurs des trains. Il y occupe diverses fonctions jusqu’à devenir dirigeant de cette société de 50 salariés pendant 7 ans. « J’avais envie d’une plus grande liberté décisionnelle et envie d’entreprendre. Donc, je me suis lancé dans un projet de reprise d’entreprise fin 2013 », explique-t-il. Son vœu : trouver une activité non délocalisable, avec à la fois une forte valeur ajoutée et une grande capacité d’innovation, et qui puisse être valorisée à l’étranger. « J’ai opté pour la reprise, je ne suis pas un créateur. J’ai besoin d’un terreau, d’un savoir-faire sur lequel m’appuyer. »

Durant un mois, Gaël consulte l’association Cédants et repreneurs d’affaires. Puis, se lance en quête de la perle rare dans un périmètre allant de l’Aquitaine à la Normandie. Dans ce parcours qui s’étire sur 18 mois, l’Espace entreprendre de la CCI Rennes l’accompagne au travers de modules de formation, de rencontres avec conseillers ou experts, et d’événements en lien avec la transmission. En parallèle, trois prêts d’honneur d’un montant global de 75 000 € lui sont accordés via les réseaux d’entreprises. «  J’ai étudié vingt-cinq dossiers de reprise, rencontré neuf cédants, et effectué trois propositions », résume-t-il. L’une d’elle sera la bonne, celle adressée à la société Crezé.

Entreprise du patrimoine vivant

« Ma première rencontre avec Rémi Crezé et sa femme Agnès remonte à février 2015, détaille Gaël. On a surtout discuté valeurs humaines, management, entreprenariat. Et on s’est tout de suite compris. » Les deux parties se mettent d’accord en juillet 2015, travaillent ensemble pendant cinq mois, et signent la cession définitive en décembre.

Rémi Crezé laisse une entreprise fondée en 1906, saine financièrement, dotée d’un savoir-faire maîtrisé, et jouissant d’une notoriété certaine dans la serrurerie, la métallerie et la ferronnerie. Escaliers, garde-corps, rambardes, fenêtres, portes, verrières, etc. Tout est fait d’acier, d’inox et de laiton, sur-mesure. Le Palais Garnier, le Parlement de Bretagne ou encore le mail François Mitterrand à Rennes sont tous marqués du sceau Crezé.

Gaël Hardy souhaite à présent se tourner davantage vers les marchés étrangers. « Aujourd’hui, 8 % du chiffre d’affaires sont réalisés à l’international. D’ici 5 ans, on aimerait atteindre 30 %. » Récemment, les bâtiments ont été rénovés et agrandis. L’outil de conception se met, lui, à la 3D. Distinguée par le label Entreprise du patrimoine vivant et invitée au Salon international du patrimoine culturel au Carrousel du Louvre en novembre prochain, l’entreprise voit son avenir sous les meilleurs auspices.

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