Cordon Electronics : une croissance externe continue

Avec 1 200 salariés répartis sur une dizaine de sites dont 3 hors de nos frontières, les activités de Cordon Electronics n'ont cessé d’évoluer en 20 ans. Spécialisée à ses débuts dans le service après vente des produits téléphoniques, l'entreprise a su s'adapter aux nouvelles technologies de la communication.

‘2009, c’est notre meilleur bilan ! Nous tablons sur un CA de 90 millions d’euros soit à périmètre égal une hausse de 10 % de l’activité, et ce dans un contexte de révision générale de nos prix à la baisse’, énonce satisfait Serge Cordon, président de l’entreprise éponyme qu’il a créée 20 ans plus tôt à Dinan. ‘Je suis arrivé dans cette ville, engagé par le club de foot qui malheureusement n’a jamais décollé’ lâche-t-il au détour. Si le développement de Cordon Electronics n’a pas toujours été linéaire, 1996 marque le vrai tournant : l’entrepreneur autodidacte décide de tout miser sur le téléphone portable. L’entreprise prend son envol et, à partir des années 2000, effectue chaque année une opération de croissance en France, mais aussi à l’international (Hongrie, Roumanie, Caraïbes et Maroc, pays duquel il s’est désengagé cette année). ‘Le rachat, en 2005, de l’entreprise Cirma Cegelec à Bordeaux m’a donné l’occasion d’intégrer Nokia. Aujourd’hui, sans cet agrément, je ne serai pas là où j’en suis’, avoue-t-il.

Une croissance externe continue
_ Car tout le business de Serge Cordon, réparation et maintenance de téléphones mobiles, décodeurs, TV et aujourd’hui PC, repose sur sa capacité à se voir confier par les plus grands constructeurs l’ensemble du SAV de leurs produits. Dans la téléphonie mobile, Nokia mais encore Motorola ou Sony Ericsson comptent parmi ses partenaires. Pour l’informatique, Acer, HP, Sony ou encore Packard Bell, pour citer les principaux, lui ont fait confiance. Aujourd’hui, dans la téléphonie mobile, seul manque à l’appel l’agrément de Samsung… » Mais ce n’est qu’une question de mois, précise Serge Cordon, en 2010, on l’aura sans doute acquis. Tous ces partenariats sont le résultat d’une somme de travail réalisée depuis 20 ans. J’ai tout construit à partir d’une seule stratégie : apporter un service global à mes clients en gérant la réparation, la logistique, la hot line, le conseil et la distribution de pièces détachées. Parmi eux, figure en bonne place la grande distribution (Carrefour, Auchan, Darty, Géant) avec qui tous les opérateurs travaillent (SFR, Orange, Bouygues, Virgin, Canal plus). Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 3, en France, à réaliser cette maintenance multimarques. Pour conserver ces agréments, il faut faire ses preuves au quotidien et disposer d’une expertise unique.’ En 2008, tous produits confondus, Cordon Electronics a réparé 2,5 millions d’appareils, du téléviseur au PC en passant par le mobile, le GPS ou encore le décodeur Canal Plus. ‘Tous les mois, nous réparons ou révisons 80 000 décodeurs Canal plus. Leur flotte totale est estimée à 2,5 millions d’appareils.’

Avec le rachat de S²MI, il décroche l’exclusivité Carrefour
_ » En acquérant, début mars, S²MI, l’ancienne filiale de Carrefour basée à Montluçon et spécialisée dans le SAV, je deviens, pour 3 ans, leur réparateur exclusif en mobiles et PC. L’informatique est un nouveau créneau pour lequel je vais dupliquer la stratégie de service global mise en place pour les téléphones mobiles. Demain, avec l’avènement de la 3G, il faut savoir que ce seront les opérateurs télécom qui vendront les PC et l’abonnement Interne qui va avec. La convergence fixe, mobile, TV nous ouvre un potentiel de développement pour les années à venir. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à être multimarques en réparation de PC.’
Comme à chaque opération de croissance, S²MI n’a pas subi de restructuration. ‘Il faut en moyenne 2 ans pour faire adhérer l’entreprise rachetée à la culture du groupe. Chaque nouvelle entité est l’occasion de progresser car on échange sur les pratiques des uns et des autres. Je nomme un directeur qui dispose de son propre budget et décide de tout. Il rend des comptes une fois par mois à un superviseur de la holding car l’ensemble des services, RH, comptabilité et commercial restent décentralisés. Pour les filiales situées hors France Métropolitaine, ce travail de contrôle dure 1 semaine. Cette organisation fonctionne depuis 2 ans et fait aujourd’hui ses preuves. Si chaque centre de profit a un savoir-faire particulier, il est à même de réparer plusieurs types de produits. En cas de problème de concurrence entre 2 marques, on peut donc dispatcher le SAV’. Aujourd’hui Cordons Electronics compte 7 sites en France, basés à Rennes, Dreux, Bordeaux, Nîmes, Montluçon, Dinan et Paris. ‘Cette couverture géographique nous permet d’être proche de nos clients et proposer des délais plus courts.’

De nouvelles opérations de croissance en vue en 2010
_ Après une année 2009 record, Cordon Electronics aborde 2010 avec le même appétit, notamment à l’international. ‘Après l’Europe de l’Est où nous travaillons pour le marché local depuis les années 2000, nous devons, aujourd’hui, nous tourner vers le Sud, l’Espagne ou l’Italie. En effet, avec la volonté affichée de nos partenaires de travailler avec un seul prestataire sur l’ensemble de l’Europe, nous n’avons pas d’autres choix que celui d’avancer ! Sans m’éparpiller, je compte poursuivre mon développement et préparer dès maintenant ma succession. Aujourd’hui, je pense à la suite car ce qui est vraiment important à mes yeux, c’est la pérennité de l’entreprise et le devenir des 1 200 salariés qui y travaillent (dont 400 en Bretagne).’ Actionnaire à 55 % de la holding, Serge Cordon compte assurément sur son fils, Patrick, à la tête du site de Dinan, pour relever le défi.

Véronique Maignant
_ N° 197 décembre 2009 janvier 2010

Évènements

AGENDA DES ÉVÈNEMENTS À VENIR

Palmares
des entreprises
bretonnes

PALMARES 2023-2024 Je commande

Bretagne Économique