727 Sailbags crée des sacs avec des voiles

En 2005, Jean-Baptiste Roger a créé sa micro entreprise à Pluneret dans le Morbihan. En valorisant les voiles, matériaux et accastillages récupérés gratuitement auprès des voileries locales, il a réussi à créer une ligne de produits uniques : des sacs mais aussi des poufs et même des tables ! Les clients sont au rendez-vous.

2ème au championnat du monde de Hobie Cat 16 en 2000, c’est dire si Jean Baptiste Roger a ses entrées dans le milieu de la voile. ‘En trainant sur les pontons, j’ai remarqué que les Anglais et les Américains portaient tous des sacs avec le nom de leur bateaux, les Français très rarement. Les produits existants n’avaient donc pas rencontré leur public. J’ai commencé à cogiter’. Jean-Baptiste est encore étudiant, il enchaine les courses mais l’idée fait son chemin. Sa très grande connaissance du monde maritime alliée à un sens aigu de l’esthétique lui permettent de « sentir » et d »imaginer déjà ce qui plairait à une clientèle exigeante, habituée au luxe. A 25 ans, après avoir tenté le Capes à la fac de sport, il se retrouve au RMI. L’heure est venue de reprendre son projet et de passer à l’acte : ‘qu’elle soit en Kevlar® ou en Mylar®, la voile propose des propriétés de résistance aux tensions et aux UV ainsi que des propriétés d’étanchéité. Pour moi, trouver la matière première est une chose facile et vu le nombre croissant de bateaux dans les ports, la ressource est inépuisable. Aujourd’hui, 80 % des voiles partent à la poubelle. L’inconnue de taille était, au moment de la création, de savoir si j’allais être capable de maitriser une machine à coudre. J’ai demandé à ma mère de m’initier et un mois durant, je me suis entraîné. Ensuite, je suis allé voir les banques pour emprunter 8 000 euros. Je voulais m’acheter un véhicule et faire un peu de pub. Mais en l’absence d’une formation dans le design ou la couture, aucune d’entre elles n’a signé le chèque. Avec mon statut, j’ai obtenu 4 000 euros de l’Adie (1). J’ai déposé les statuts et la marque. Coté matériel, j’ai acheté le strict minimum et installé mon atelier chez moi’.

Les marques de luxe passent commande
_ Les sacs de Jean-Baptiste trouvent très rapidement leur public. Les premiers marchés de Noël sont un véritable succès. L’été arrive et les touristes avec. Les marchés hebdomadaires de La Baule et du Crouesty sont à nouveau un succès. Beaucoup de parisiens d’origine bretonne et en mal de culture maritime craquent pour l’originalité des sacs. Avec une gamme allant de 45 à 120 euros, chaque sac est unique car découpé selon l’inspiration du moment en fonction de la texture et de la couleur de la voile. « Il me faut environ 1h30 pour fabriquer un sac. Le site Internet réalisé par un ami, peut-être mon futur associé, draine aujourd’hui 40 % des commandes. C’est aussi une formidable vitrine. Je commence à avoir des commandes d’entreprises comme celle de la Cité de la Voile à Lorient qui, à l’occasion de son inauguration, en avril dernier, m’a commandé une cinquantaine de sacs. Une première commande pour voir’…Ils ont vu ! Tous les sacs sont partis le premier jour. Une seconde commande de 200 sacs a suivi, pour cette fois avoir un stock jusqu’à la fin d’année. « Ils sont en rupture depuis cet été « . Après avoir livré 80 sacs à l’horloger suisse Jaeger-LeCoultre, Jean-Baptiste travaille en ce moment sur un prototype pour l’un des plus grands parfumeurs de la planète : Coty Inc (2). « A l’occasion du lancement presse international de leur nouveau parfum, j’ai été contacté pour concevoir un sac capable de contenir dossier, parfum et serviette. Ils voulaient 500 exemplaires pour octobre (au moment où nous rédigeons, nous sommes mi-septembre). Irréalisable dans des délais aussi courts, il m’a fallu refuser ! Mais ils sont revenus à la charge et j’ai dit oui pour 100 car l’occasion est trop belle. » Des études de prototypes pour des commandes spéciales, ce jeune créateur en a de plus en plus. « Je réfléchis à monter en puissance. Je sais qu’il me faut franchir une étape, trouver un local, embaucher, trouver des fonds et un partenaire. Je sais aussi que je n’ai pas envie d’être dépossédé de ce que j’ai créé. La solution passe sans doute par une association avec l’ami qui me conseille depuis le début de cette aventure’, conclut Jean-Baptiste, un peu dépassé par le succès !

Véronique Maignant
_ Bretagne économique n° 189 octobre/novembre 2008

(1)Association pour le droit à l’initiative économique
(2) Le portefeuille de marque de Coty Inc.est distribué dans les boutiques de luxe et comprend Calvin Klein, Cerutti, Chloé, Chopard, Davidoff, Jennifer Lopez, Jette Joop, Jil Sander, JOOP!, Kenneth Cole, Lancaster, Marc Jacobs, Nikos, Sarah Jessica Parker, Vera Wang et Vivienne Westwood

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